Inauguration de la Boverie - le mot du Bourgmestre

Vous êtes ici

Lundi 9 mai 2016

1905 : Liège est le centre du monde.  

Le siège d’une Exposition universelle qui accueille 7 millions de visiteurs.  

Au cœur de ce rendez-vous planétaire, 

  • un pont, 
  • un parc, 
  • un bâtiment alors dénommé le Palais des Beaux-Arts.

Après cet évènement, Liège a été martyrisée par les 2 guerres mondiales.

Première ville envahie en 1914, cible des bombes volantes en 44 et 45, la population liégeoise a payé un lourd tribut à ces folies meurtrières.

Et comme tout au long de son histoire millénaire, Liège s’est relevée.

Terre d’inventeurs, 

terre de créateurs, 

terre d’ingénieurs, Liège a connu l’essor des années d’or – les golden sixties – et les difficultés des régions industrielles des années 80.

Plus d’un siècle plus tard, rien n’a changé mais tout a changé.

Et depuis 15 ans, un nouvel état d’esprit, une prise de conscience collective, transcendent toute la région liégeoise.  Fiers de notre histoire, nous nous en sommes affranchis pour affronter la réalité et bâtir notre futur. En misant sur notre identité et notre potentiel.

Notre identité tout d’abord.

Elle est profondément liée à une production artistique et culturelle forte, enrichie par les apports successifs des populations d’origines diverses constituant la Ville d’aujourd’hui. Nous avons donc rénové, modernisé, adapté toutes nos infrastructures culturelles. Nous avons augmenté les subventions de fonctionnement.

Notre localisation exceptionnelle ensuite, au cœur de l’Europe, au centre de tous les réseaux, aux confins des mondes germanique et latin. 

Qui dit localisation dit mobilité.

Epaulée demain par le tram, notre exceptionnelle gare TGV, œuvre de Santiago Calatrava, nous place à 1h de Bruxelles, à 2h de Paris et de Francfort et à 3h de Londres.

 A l’autre extrémité de la Passerelle, appelée opportunément La belle Liégeoise, sur l’île, notre Musée prend son envol, diamant serti au creux du Parc, au fil de l’eau, entouré des quais rénovés. Il est en ce jour le symbole de notre ambition, au cœur de notre histoire, au centre du nouvel axe urbain de compétitivité, à la pointe de notre stratégie culturelle.

Mesdames, Messieurs, 

Je vous l’ai dit : notre vision est partagée et notre action est collective. On ne gagne qu’en équipe.,Je vais cependant me livrer à l’exercice délicat de personnaliser certains remerciements.

Je commencerai par l’Union européenne et la Wallonie, représentée ici respectivement par Michel Wolf et Jean-Claude Marcourt.

Nous avions une ambition. Vous nous avez donné les moyens de matérialiser celle-ci. Cette rencontre féconde se vérifie dans de nombreux autres projets actuels ou à venir. Vous nous permettez d’écrire l’histoire contemporaine de la Ville. Soyez-en chaleureusement remerciés.  

Notre gratitude va également à la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour le soutien à nos institutions culturelles (je salue Madame Greoli, notre nouvelle Ministre de la Culture) et à la Province de Liège, dont la fidélité à l’égard de la Ville est sans égal (je remercie en particulier André Gilles et Paul-Emile Mottard).

Permettez-moi également de saluer le travail accompli par les Echevins de Liège et en particulier Michel Firket, qui a porté à bout de bras le projet urbanistique « Guillemins – Médiacité », Jean-Pierre Hupkens, pour la qualité du projet culturel de la Ville depuis plusieurs années et Roland Léonard, pour avoir piloté pour la Ville le dossier de rénovation de ce Musée.

Sans oublier les équipes de notre administration, tous services confondus, qui nous permettent d’être là aujourd’hui. J’englobe dans l’hommage toutes les administrations qui nous ont aidés.

Je voudrais également souligner le rôle décisif de plusieurs personnalités et de leurs équipes. 

La première d’entre elles est Monsieur Bernard Serin. Ce capitaine d’industrie messin a accepté, il y a plusieurs années, de s’impliquer dans le devenir de la région liégeoise au sein du Groupe de Redéploiement Economique Liège. Et c’est lui qui, le premier, a dit : « ce qu’il faut à Liège, c’est un Musée constituant un geste architectural fort avec des collaborations de prestige ! ».

Quelques années plus tard, nous y sommes ! 

Son message, alliant le secteur public et le secteur privé dans une démarche bien comprise a porté dans toute la Métropole.

Ensuite, Monsieur Rudy Ricciotti et le cabinet liégeois « p.HD ».  Cette idée belle, simple, respectueuse d’ajouter un élément contemporain à un bâtiment vieux d’un siècle, et aussi rencontrer notre souhait de développer des expositions d’envergure internationale, nous touche beaucoup.

Tout Liège en parle et en est déjà fier ! L’adhésion populaire est le meilleur gage de réussite et la plus belle récompense.

La troisième, ce sont les équipes du très prestigieux Louvre, avec à leur tête Messieurs Jean-Luc Martinez et Vincent Pomarède. 

Lorsque j’ai rencontré ce dernier il y a 18 mois, j’ai senti cette vraie convergence d’esprit qui permet toutes les audaces, qui autorise de viser haut.  Merci au Louvre et à la France de croire en Liège !

Mesdames, Messieurs, 

Une gare TGV, un Musée, des musées, des cinémas d’art et d’essai, un opéra, un centre de mémoire de citoyenneté, un théâtre, une passerelle. Ces nouveaux lieux, rénovés sont les témoins de la métamorphose liégeoise, que nous allons célébrer pendant 4 jours.

Celle-ci ne sera réellement accomplie que si nous réussissons à : 

Mettre à l’honneur nos collections, en particulier celles des artistes liégeois ;

Marier les différentes formes d’expression artistique dont celles issues de l’art contemporain ;

Développer notre attractivité vers la France, l’Allemagne et les Pays-Bas ;

Organiser des expositions temporaires de grande qualité.

Mesdames et Messieurs,

La noblesse de l’action politique est d’améliorer la vie de tous et toutes.

Notre choix est de rassembler et non de diviser, notre choix est de mettre le beau à la portée de chacune et de chacun. Mais au-delà du rayonnement, de la culture, du tourisme, de l’économie, je voudrais assigner une plus noble tâche encore à ce musée :

La mission de toucher au cœur les plus jeunes. 

Je voudrais que la force, la magie des tableaux les touchent. Je voudrais que la beauté du lieu les émeuve, qu’ils se passionnent, qu’ils s’interrogent sur le monde, qu’ils en parlent. Qu’ils se posent alors les questions pertinentes sur la société d’aujourd’hui et de demain. Qu’ils aiment leur Ville et le Monde. Qu’ils embrassent la Vie.

Je voudrais qu’alors la sagesse les gagne.

Il faut que tous les enfants, tous les adolescents, quels que soient leurs quartiers, leurs origines, leur situation familiale, leur situation sociale, franchissent les portes de ce musée. 

Qu’ils s’approprient la Boverie. Qu’ils y trouvent l’émancipation. Qu’ils y combattent l’aliénation. Que pour eux, pour nous, la culture et ses lumières dressent un rempart contre l’obscurité, contre l’obscurantisme.

 

Je vous remercie.

Boverie

Mentions légales - Cookies - Crédits photos - Copyright Willy Demeyer - webdigitales.be