Je tiens en tout premier lieu à vous remercier de votre présence. Il s’agit d’un grand événement pour la Ville de Liège et, j’en suis certain, du point de départ d’une belle et longue histoire.
Votre présence ici-même est donc primordiale, elle montre l’unité des forces vives liégeoises autour d’un projet, aujourd’hui devenu réalité.
Elle démontre aussi que la bande dessinée est un art rassembleur. Terriblement dans l’air du temps mais pourtant doté d’une histoire riche et ancienne.
La BD est avant tout un objet de divertissement et de culture mais elle devient de plus en plus un objet de questionnement, voire de lutte sociale.
Medium autrefois stigmatisé, elle a su gagner ses lettres de noblesse, tout en restant accessible et populaire.
Aujourd’hui, la BD est aussi une industrie florissante, en pleine évolution et ouverte aux autres arts, comme en témoigne le programme du festival. Un secteur d’activité intense qui constitue donc également un enjeu économique.
Il est donc naturel pour les pouvoirs publics de soutenir et d’accompagner un tel festival.
Je dis bien accompagner car l’événement que nous inaugurons aujourd’hui ne constitue qu’une étape d’une dynamique que nous voulons penser sur la durée.
Les organisateurs, comme les autorités, fourmillent d’idées et de projet pour faire de Liège une véritable Cité BD.
Le patrimoine de la région liégeoise en la matière est réellement exceptionnel. On peut même parler sans rougir d’une tradition de la BD à Liège. Le nombre d’auteurs locaux représentés au sein de l’Usine à Bulles en témoigne d’ailleurs : ils sont plus de vingt.
L’un des objectifs de cette première édition est donc de permettre à la ville et aux liégeois de se réapproprier ce patrimoine, cette tradition, et de rencontrer ce qui se fait ailleurs, dans le riche univers de la BD.
Ce que nous espérons tous, c’est de pouvoir nous appuyer sur cette première édition pour faire du festival un moteur qui entraînera d’autres manifestations autour de la BD dans son sillage.
En somme, il s’agit de faire résonner ce patrimoine dans nos rues, nos institutions culturelles, nos écoles, nos entreprises… et de s’affirmer ainsi progressivement au niveau international, afin d’assumer ce rôle de métropole qui est le nôtre.
Je parlais tout à l’heure d’un art engagé. A ce titre, vous pourrez constater que le Festival ne manque pas à ses devoirs avec l’importante exposition du « Projet crocodiles », de Thomas Mathieu. On y aborde intelligemment et courageusement les questions du harcèlement et du sexisme ordinaire.
Il s’agit là d’un unique exemple, j’aurais pu en choisir d’autres tant le programme est riche et varié, de ce que peut être un festival BD intelligent, qui va au-delà de la simple mission de mettre en contact auteurs et public.
C’est donc une mission périlleuse qui a été confiée aux organisateurs. Celle de jongler entre les rôles que peut revêtir un tel événement, tout en se dotant d’une identité forte et enthousiasmante, capable de brasser un large public.
Un tel projet repose forcément sur les épaules de quelques passionnés, de quelques visionnaires. J’ai souhaité que ce festival soit confié à ceux qui sont les plus à même de le penser en adéquation avec ce qu’est la BD aujourd’hui : les auteurs, les artistes.
Au nom du Collège communal et des Liégeois, je tiens à les remercier. Merci à L’usine à Bulles, à ses partenaires, à ses bénévoles. Merci à Fabrizio Borrini, qui a été la cheville ouvrière de ce projet de bout en bout. Le résultat final lui doit beaucoup.
Je vous souhaite toute la réussite que vous méritez.