Ce lundi, nous avons entamé notre séance par un hommage à Jacques Marneffe, qui nous a quitté le 30 avril 2017. Echevin des Affaires sociales de 1989 à 2006, il a laissé l’image d’un travailleur infatigable et minutieux. Personnalité forte, parfois bouillonnante et souvent facétieuse, il a profondément marqué les élus qui ont eu le plaisir d’œuvrer à ses côtés.
Particulièrement actif dans nos échanges avec la Ville de Nancy, il a été élevé au rang de citoyen d’honneur de la ville française. Il a reçu, à l’unanimité de notre assemblée, le titre d’Echevin Honoraire, en date du 21 mars 2016.
Puisque M. Marneffe siégeait toujours au sein de notre Conseil à l’heure de son décès, nous avons également accueilli sa remplaçante, Carine Clotuche. Cette dernière rejoint ainsi le Conseil communal jusqu’au terme de la législature, après avoir remplacé la Conseillère Laurence Cuypers durant son congé de maternité à la fin de l’année 2016.
Après quoi nous avons abordé l’ordre du jour, qui comptait 268 points !
Deux motions ont particulièrement engendré des réactions. J’aimerais donc y revenir avant de passer à quelques points qui valent le détour pour les Liégeoises et les Liégeois.
Nouveau contrat relatif au mobilier urbain avec JC Decaux
Mais avant toute chose, je voudrais revenir sur une décision du Collège de mercredi 24 mai qui faisait l’objet d’une interpellation citoyenne lors du Conseil de ce lundi : l’attribution à JC Decaux du nouveau marché relatif au mobilier urbain. Un marché pour lequel JC Decaux était seul à avoir répondu. C’est dans ce contexte que le Collectif « Liège sans pub » a pris la parole pour appeler de ses vœux une ville à 100% dépourvue de publicité.
En tout premier lieu, précisons sur quoi porte précisément ce marché. Il concerne en réalité 457 abris-bus disposés sur le territoire communal qui vont être reconditionnés en usine : ils vont être repeints, les vitres abîmées vont être remplacées et des dispositifs intelligents vont être intégrés (notamment l’intensité variable de l’éclairage au fil de la journée). Ainsi, le Collège communal a fait le choix du développement durable en évitant le renouvellement intégral du mobilier urbain par du mobilier neuf.
En ce qui concerne la question de la publicité, il est important de souligner que le Collège est convaincu de la nécessité de diminuer la présence des publicités en ville. Il s’est d’ailleurs résolument engagé dans cette voie via le nouveau contrat qui vient d’être signé. En effet, une diminution immédiate de la présence publicitaire dans ces abris de 10 % sera appliquée, diminution qui atteindra même 18% lors de la mise en service du tram.
Tout cela pour dire que le Collège s’est montré très réceptif aux voix qui s’élèvent, à Liège comme ailleurs, pour réclamer une ville moins impactée par la publicité.
Cependant, le Collège doit également penser au financement des services publics offerts par notre Ville. Beaucoup de ces services sont des services dits « de centralité », qui bénéficient à des dizaines de milliers de personnes qui ne vivent pas à Liège et n’y paient donc pas leurs impôts. Est-ce que ce sont les 200.000 Liégeois qui doivent financer à eux seuls ces services qui bénéficient à tout l’arrondissement ?
Le marché conclu avec JC Decaux représente 50 millions d’euros sur la durée du marché, dont 5 millions d’euros par an pendant les 5 années à venir. C’est une somme considérable ! Près de 10% de la capacité d’investissement annuelle de Liège, aides régionales et européennes comprises.
Lorsque le Collège fait la balance des intérêts entre la mise à mal des finances communales et les conséquences dramatiques pour la qualité des services publics (ainsi que pour des dizaines de travailleurs !), et un marché, certes imparfait, mais qui rapporte des montants considérables pour assurer les missions qui sont les nôtres, je pense que le Collège a pris la décision qui s'imposait. Un choix responsable et équilibré.
Motion relative au service communautaire
Le Conseil communal a adopté une motion contre le service communautaire, dont le Gouvernement fédéral a fait son cheval de bataille en matière d’action sociale.
C’est le groupe PTB qui a déposé le texte initial. Notre groupe l’a amendé afin de rappeler tous les efforts entrepris pour permettre aux travailleurs sociaux de travailler dans de bonnes condition, mais aussi pour bien rappeler qu’il ne s’agissait pas de se déclarer « zone hors service communautaire », mais bien de confirmer ce statut, puisque notre CPAS avait déjà décidé, fin 2016, de ne pas appliquer le service communautaire.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Le service communautaire vise à conditionner l’accès à l’aide sociale à l’acceptation par les allocataires d’un travail d’intérêt général non rémunéré. Bien entendu, le groupe MR a soutenu cette mesure contre l’ensemble du Conseil, et nous a joué son habituel couplet sur la lutte contre l’assistanat.
Dans ce débat, Jean-Claude Marcourt a rappelé au nom du groupe PS le caractère hypocrite du service communautaire qui, sous couvert d’une politique de réinsertion (dont on peut douter de l’efficacité !), fait à nouveau porter tous les efforts budgétaires sur les franges les plus modestes de la population.
Le Collège et le Conseil de l’aide sociale sont au contraire persuadés qu’une politique de réinsertion efficace passe par un réel financement des CPAS, dont le travail a largement prouvé son efficacité, mais qui souffrent des mesures adoptée par l’échelon fédéral.
La motion a été adoptée par les groupes PS/ECOLO/PTB/VEGA.
Elle est disponible ici.
Motion d’ECOLO pour demander la suppression du règlement qui encadre la mendicité
Le groupe Ecolo a lui aussi déposé une motion lundi soir pour supprimer le règlement communal relatif à la mendicité, et donc empêcher toute mesure policière à l'égard de ces comportements, y compris en cas de multi-récidive.
Je crois qu’il est important de rappeler que ce règlement constitue l’un des éléments d’un dispositif beaucoup plus large qui lutte, non pas contre la mendicité en tant que telle, mais contre la précarité en général.
Ce dispositif est l’un des mieux financés de Belgique. Il repose avant tout sur des services sociaux d’une grande efficacité et sur un maillage social très dense à Liège. Le travail mené par la police (et qui est directement visé par la motion) vient ensuite, lorsque les nuisances engendrées par certaines personnes qui refusent toute insertion dans les structures existantes deviennent trop importantes. C’est dans ce cadre stricte que des arrestations administratives peuvent être menées, après plusieurs rappels à l’ordre.
Ce règlement n’est pas parfait, c’est une évidence. Il s’intègre cependant dans un dispositif équilibré entre les deux missions essentielles que sont l’action sociale en faveur des plus précarisés et la lutte contre les incivilités et les nuisances publiques engendrées par un petit nombre de personnes. Qui plus est, il n’interdit en rien la mendicité mais a au contraire pour vocation de l’encadrer.
Dans un souci d’évoluer vers une solution constructive et collégiale sur un sujet aussi important, j’ai toutefois proposé au Conseil de porter ce débat de façon approfondie au sein de la commission du Bourgmestre qui se réunira prochainement sur le thème de la mendicité.
A titre personnel, je suis persuadé (et les nombreux témoignages que je reçois le confirment) que nous devons maintenir un règlement pour sanctionner les comportements qui troublent l'ordre public. Ce règlement n’interdit pas la mendicité, ce n’est d’ailleurs pas ainsi que l’on lutterait efficacement contre ce phénomène, il l’encadre, mais il est très important que notre police dispose d'un règlement pour permettre de préserver la tranquillité de tous les habitants.
Une crèche basse énergie de 42 lits à Sainte-Walburge
Le Conseil a voté hier le marché de travaux destiné à la construction d’une nouvelle crèche. L’accroissement de l’offre en matière de crèche correspond en effet à une réelle attente citoyenne et ces 42 lits supplémentaires seront d’autant plus les bienvenus qu’actuellement, les quartiers de Sainte-Walburge et de Rocourt ne disposent pas de crèche communale.
Disposée à l’angle de la place et de la rue Sainte-Walburge, la nouvelle crèche se déploiera principalement sur la place elle-même, dont elle viendra valoriser et vitaliser l’espace. Il s’agira d’un bâtiment d’une superficie de 450 m² répartis sur trois niveaux. Donnant sur la place, l’accès se fera par un jardin intérieur protégé, très accueillant et sécurisant pour les familles. Indépendamment de ce jardin intérieur dont les petits pourront profiter en toute sécurité, notons également que la toiture du bâtiment sera végétalisée.
Aux deux étages, des terrasses constitueront un prolongement harmonieux des espaces intérieurs avec l’implantation de structures ludiques tels que des petites cabanes et des toboggans. A l’intérieur, les pièces seront agencées de façon à dégager des espaces clairs et modulables notamment par la présence de cloisons mobiles entre les espaces de jeux et les dortoirs. Les matériaux retenus ont été choisis pour leur facilité d’entretien et pour leurs vertus écologiques. La crèche disposera notamment de faux-plafonds en bois et de revêtements de sol en linoléum avec remontées. Il s’agira en outre d’un bâtiment basse énergie. Ainsi, sur la toiture végétalisée seront disposés des panneaux solaires, et les matériaux retenus respecteront le standard d’un bâtiment passif.
Le budget global de la nouvelle crèche est de 1,7 million d’€, subsidié à hauteur de 1,2 million d’€ par le Plan Cigogne de Fédération Wallonie-Bruxelles et à hauteur de 250.000 € par le Plan d’investissement communal. Le chantier devrait débuter fin 2017 et la nouvelle crèche ouvrirait ses portes au début de l’année 2019.
7 nouelles caméras
Depuis 2006, une attention particulière est portée au développement et à l’amélioration du réseau de caméras. Destiné à assister les services de police en trois matières spécifiques (gestion de la circulation, maintien d’ordre lors des manifestations et sécurité), le réseau doit suivre les innovations technologiques pour garantir sa performance. Il est important de souligner que le système offre des garanties en matière de respect de la vie privée et fait l’objet d’un contrôle via une commission dédiée.
Le Collège proposera au Conseil d’adopter un marché d’un montant de 92.955,31 € permettant d’installer 7 nouvelles caméras et d’en déplacer une.
Les nouvelles installations répondent à une amélioration de la sécurité générale sur le territoire du centre-ville (Place Saint-Lambert), à l’implantation de nouvelles infrastructures (Belle Liégeoise, Commissariat provisoire Saint-Laurent) ou à des demandes soutenues par les habitants (Roture) ainsi qu’à des analyses des services de police notamment en matière de mobilité (Saint-Laurent, Visé-Voie). La caméra actuellement située à l'angle des rues Sainte-Marguerite/Saint-Severin, sera déplacée vers le numéro 67 de la rue Saint-Severin afin d’optimaliser la surveillance du carrefour.
L’avenir des Prémontrés
L’Évêché de Liège, actuel propriétaire du site des Prémontrés, souhaite vendre cet espace qu’il a laissé à l’abandon à un promoteur désireux d’y développer un projet de logement, essentiellement. A sa demande, il était dès lors prévu à l’ordre du jour que le Conseil se penche sur la révision du plan communal d’aménagement (PCA) qui encadre le développement de tout projet à cet endroit. En effet, le PCA actuel étant obsolète, il ne permet pas un développement équilibré de ce site. Sa révision est donc nécessaire afin de permettre toute initiative immobilière.
En parallèle, une pétition a été lancée par l’ASBL UrbAgora pour réclamer « la sauvegarde du Centre sportif de l’Evêché et de son parc », situé dans la zone concernée. Le texte demandait également le classement du centre sportif (qui relève du Ministre du Patrimoine).
Le Collège a bien pris acte de ces demandes. Toutefois, dès lors que la volonté du propriétaire est de vendre plutôt que d’entretenir ou de valoriser l’existant, la Ville n’a pas le pouvoir de forcer un acteur privé, ici l’Évêché, à poursuivre l’exploitation d’un site sportif.
Nous avons dès lors choisi de jouer pleinement notre rôle dans ce dossier : concevoir un cadre règlementaire qui protège les intérêts collectifs des Liégeoises et des Liégeois tout en permettant le développement de nouveaux projets de logements dont la ville a cruellement besoin. L’ensemble du Conseil s’est régulièrement accordé sur ce dernier point, en particulier en plein cœur de ville. Car la question est là : où développer ces nouvelles habitations ? Ici, dans une zone déjà urbanisée et reliées aux grandes infrastructures culturelles ou de transport ? Ou en périphérie, au risque de participer à l’étalement urbain et à la destruction de réels espaces naturels ?
En l’occurrence, l’espace vert situé à cet endroit est actuellement privé et ne profite donc pas aux citoyens, au-delà de son intérêt visuel. L’avant-projet de révision prévoit au contraire la création d’un espace vert accessible au public, ainsi qu’un dégagement visuel vers la Meuse. Qui plus est, construire des logements sur le site des Prémontrés permet de reconvertir un site partiellement abandonné et sans réelle plus-value pour le quartier.
Cela étant dit, nous ne sommes encore qu’au début du processus. Il ne s’agit en rien d’un projet définitif : plusieurs consultations publiques auront lieu, que cela soit lors de la révision du PCA ou de la conception du projet lui-même.
Journée de l’Alimentation saine pour tous le 8 juin
Le plan de cohésion sociale a également intégré de nouvelles actions dont l’une d’elle a eu lieu le 8 juin prochain et vise à promouvoir une alimentation saine.
De nombreuses études tendent à prouver que l’alimentation est un vecteur d’inégalité important. L’action vise donc à sensibiliser la population et les acteurs sociaux à la problématique de l’accès inégal à l’alimentation saine et aux pistes de solutions pour une alimentation équilibrée, accessible en termes de prix, de mobilité et de culture.
Organisée pour la seconde année et dans la foulée de la rencontre inspirantede #RéinventonsLiège consacrée à l’agriculture urbaine et à la transition alimentaire, cette journée vise à valoriser les actions existantes et le savoir-faire des services actifs à Liège tout en encourageant de nouveaux projets.
Tout au long de la journée du jeudi 8 juin, des ateliers, des conférences, des projections pour tous les publics sont proposés avec une approche intégrant les aspects sociaux, sanitaires, diététiques mais aussi environnementaux.
A midi, 21 stands d’associations proposeront des repas sains à prix modiques sur la Place Xavier Neujean.
A 20h, le film « Food Coop » de Tom Boothe qui relate l’histoire d’une coopérative accessible à tous à New-York sera projeté gratuitement à la Cité Miroir.
Les activités sont gratuites et se déroulent sur la Place Xavier Neujean à la Cité Miroir et à la Brasserie du Sauvenière. Programme complet et inscription ici.
Ce jeudi, #RéinventonsLiège entre dans la phase de vote
Lancée le 8 mars dernier, l'opération #RéinventonsLiège a terminé ce 22 mai sa première phase avec brio : 983 projets ont été déposés sur la plate-forme http://www.reinventonsliege.be pour construire la ville de demain !
Du 1er au 25 juin, toute personne intéressée par l'avenir de Liège, sans condition d'âge ou de résidence, peut voter pour chacun des projets (une seule fois par projet), soit en marquant son soutien, soit en signifiant son désaccord.
Chaque citoyen ou chaque collectif qui a déposé une(des) idée(s) a bien entendu l'occasion de faire campagne pour inciter à voter pour son ou ses idées. Un petit kit de communication est proposé en ce sens.
Et après ? À l’issue de la période de vote, la Ville procédera à l'analyse des tendances exprimées par les citoyens puis à la réécriture du Projet de Ville, à l'automne prochain, en tenant compte des avis émis lors du vote.
Il est donc très important de vous mobiliser dès maintenant ! Faites savoir autour de vous qu’en quelques clics, tout citoyen peut s’exprimer et faire connaître aux autorités ses priorités pour l’avenir de notre ville.