Après un début de séance marqué par un hommage à Edouard Close, premier Bourgmestre du grand Liège, nous avons directement entamé le menu de ce dernier Conseil communal de l'année scolaire par les réponses aux interpellations. Vous trouverez en bas de page les réponses intégrales aux questions qui m'étaient adressées.
Cette fois, pas d’interpellation citoyenne au menu, mais deux questions émanant du Conseil qui m’ont permis de revenir sur des thématiques aussi différentes que primordiales pour notre Ville.
Plusieurs délégations étaient également présentes, en lien avec le projet de lotissement « Haisse-Piedroux » à Chênée et la problématique des sans-papiers.
Au final, une séance « marathon » puisque nous avons quitté l’hôtel de Ville vers minuit et demi !
Les suites de Liège Expo 2017 : elles sont nombreuses !
En premier lieu, j’étais interrogé par le groupe MR sur les suites de la candidature de Liège pour l’Expo 2017.
Ce dernier sous entendait que, depuis la fin de la candidature, le « soufflé était retombé » et que Liège avait perdu toute ambition.
Une vision bien négative des choses qui se heurte de plein fouet avec la réalité !
Ainsi, le tram, qui est aujourd’hui sur les rails, doit évidemment beaucoup à notre candidature. C’est elle qui a permis de débloquer le financement de ce projet qui constitue la pierre angulaire de la politique du Collège en matière de mobilité notamment. De même, l’éco-quartier, dossier emblématique liée de près à l’Expo 2017, verra lui aussi le jour à Coronmeuse, je peux maintenant l’affirmer. C’est une excellente nouvelle pour Liège, qui a bien besoin de nouveaux logements d’une telle qualité.
Bien entendu, ces deux dossiers d’infrastructures en devenir ne sont pas les seules retombées positives pour notre ville. Le bilan en termes d’image internationale est en effet très important : grâce à la visibilité offerte par notre candidature, Liège s’est affirmée en tant que Ville mais aussi et surtout en tant que métropole. Depuis, elle a été choisie pour accueillir plusieurs événements d’importances mondiale : le forum international de la jeunesse francophone en juillet 2015, le congrès mondial des professeurs de français en 2016 ou encore la conférence mondiale des Humanités en 2017. Autant de vitrines qui permettent aujourd’hui de tirer un bilan positif en matière de tourisme, par exemple.
De même, l’identité métropolitaine de Liège, au travers notamment de « LiègeTogether », s’est profondément affirmée et continue de fédérer autour d’elle, notamment à l’occasion de grands événements tels que les MétamorphoseS (qui seront d’ailleurs amenées à se reproduire dans une autre formule en 2018).
Sur ce dernier point, je suis même en mesure de vous annoncer une petite surprise dans les tout prochains jours… Mais je n’en dis pas plus !
Lutte contre le terrorisme : mise en œuvre de la Cellule CSIL
Comme vous l’imaginez certainement, les communes sont directement concernées par la lutte contre le terrorisme. C’est évidemment vrai en matière de sécurité puisque je suis régulièrement amené à prendre des mesures relatives aux nombreux événements qui se déroulent sur notre territoire, ou à la sécurité de nos forces de police (voir par exemple les investissements récent dans les commissariats). Mais la Ville est également un maillon important dans les stratégies plus larges qui sont mise en œuvre pour lutter contre le radicalisme violent.
Notamment, notre commune est dotée de ce que l’on appelle une Cellule de Sécurité intégrale locale. J'ai mis en place cette structure en 2016 et je la chapeaute depuis avec le Chef de Corps, le Référent Radicalisme de la Ville de Liège et le représentant de la Task Force de Liège. Cette cellule poursuit deux objectifs : 1. mettre en place des mécanismes de prévention du phénomène, et 2. veiller à l’optimalisation des échanges d’informations.
La CSIL est reconnue par le SPF Intérieur, qui présente notre initiative comme bonne pratique et la propose comme formule dont s'inspirer pour la mise en place d’une telle structure dans les communes qui n’en sont pas encore pourvues.
En matière de prévention, on peut citer à titre d’exemple la venue récente à Liège du Professeur Speckhard (université de Georgetown, Washington, USA) qui nous a présenté un outil de communication destiné à lutter contre le radicalisme violent. Outil qui se présente sous la forme de vidéos spécifiquement pensées pour construire un contre-discours à la propagande de Daech et freiner le recrutement en se basant sur le témoignage d'anciens membres. Sa venue a notamment été rendue possible grâce à un partenariat avec notre Université.
Vous le voyez, le phénomène est donc considéré sous des angles divers, qui démontrent toute la complexité de la situation dans laquelle nous nous trouvons mais aussi tout le sérieux de nos services.
Le paradis express… est sur les rails !
Le quartier des Guillemins est en pleine mutation. Après la gare et ses abords directs, les quais de Meuse et notre passerelle « La Belle Liégeoise », plusieurs projets privés se concrétisent progressivement. L’un d’eux en particulier faisait l’objet d’une interpellation lors de ce Conseil, à laquelle Maggy Yerna a répondu.
Le « Paradis express », puisque c’est de lui qu’il s’agit, est porté par la SA Fedimmo. La demande de permis unique en est en cours d’instruction. Le projet s’inscrit dans un cadre plus large de « pôle Guillemins », qui rassemble d’autres îlots alentours. Ce pôle a pour objectif de créer au moins 500 logements et 100.000 m² de bureaux, en réponse aux besoins identifiés de longue date par les autorités communales et régionales.
Les remarques de l’opposition MR et PTB portaient essentiellement sur le gabarit des immeubles, jugées susceptibles de poser des problèmes d’ensoleillement sur l’esplanade et sur les questions de stationnement et de parcage.
Le cadre règlementaire d’orientation (PRU) qui s’impose aux promoteurs intègre des garanties en matière de gabarit des immeubles construits, de cheminement piéton, de stationnement et, bien entendu, de mobilité y compris, et surtout, de mobilité douce.
Ainsi, comme l’a rappelé Mme. Yerna : le PRU distingue ainsi deux échelles pour l’esplanade : « la première échelle correspond à des bâtiments « socles » qui répondent aux gabarits des constructions traditionnelles du quartier (XIXème siècle). Le long de l’esplanade, une ou quelques « émergences ponctuelles » « d’échelle métropolitaine » seront autorisées avec une hauteur plus élevée répondant au gabarit de la gare ou des immeubles des quais. »
La réflexion sur le gabarit fait donc partie intégrante du PRU et la question de l’ensoleillement a pour sa part été intégrée à l’étude d’incidence. Le Collège sera évidemment très attentif à ces questions. L’esplanade restera bien un endroit baigné par le soleil !
Quant aux questions relatives à la mobilité et au stationnement, c’est évident qu’elles sont importantes.
C’est également évident qu’une Ville morte, sans habitants, sans commerces, sans emplois, ne générera aucun trafic.
C’est peut-être ce qui dérange l’opposition : la Ville se développe, attire les investissements, gagne sans cesse de nouveaux habitants. Plutôt que de le reconnaitre, ils préfèrent agiter le spectre de la congestion automobile.
Oui, c’est un enjeu ! oui nous y travaillons !
Je rappelle que le projet se situe à côté de la gare, du futur tram, de lignes de bus, de la passerelle,… C’est donc un quartier avec une situation singulière, qui se prête particulièrement bien à la densification du logement. Du stationnement est évidemment prévu pour les nouveaux projets mais il ne s’agit plus aujourd’hui d’attirer la voiture au cœur des quartiers, c’est un modèle révolu.
Ainsi, comme le rappelle l’Échevine, « le développement du quartier est bien anticipé et planifié, avec des mesures d’aménagement progressives et une ambition forte :
limiter le trafic de transit et favoriser la mobilité locale
favoriser les modes de déplacement alternatifs à la voiture
limiter les emprises dédiées aux voitures pour privilégier des aménagements de qualité, des espaces paysagers et de détente, support de la vie urbaine
garantir du stationnement de rotation plutôt que de durée illimitée, ainsi que du stationnement réservé pour les riverains. »
Le PTB est également revenu sur le développement de logements publics dans le cadre de ce projet.
Bien entendu, la volonté du Collège est de développer un maximum de logements publics.
Il faut bien être conscient que le projet « Paradis express » est un investissement privé. Il est donc simpliste et mensonger de sous-entendre qu’il suffirait d’imposer au promoteur de céder gratuitement à la ville 10% des logements qu’il construit. C’est peut être le cas dans les régimes communistes de Cuba, de Corée du Nord ou de Chine, mais pas en Belgique !
Lorsque la ville encadre ce type de projets, elle doit avant tout veiller à ce que l’investissement ait bien lieu. En effet, l’intérêt premier des Liégeois est bien que le quartier trouve un nouveau souffle et qu’il se déploie dans le sillage des investissements publics conséquents qui y ont été réalisés. Rien n’empêche en effet l’investisseur de retirer ses billes s’il le souhaite. Dans ce cadre, la négociation avec le promoteur porte sur un grand nombre de points : qualité de l’espace public, ambition architecturale, renforcement de la mixité, végétalisation… et bien entendu sur la question du logement public.
Ainsi, nous travaillons sur l’intégration de certaines obligations en matière de logement public au sein des charges d’urbanisme, ces travaux que doit réaliser un promoteur au profit de la collectivité dans la concrétisation de son projet. Le dossier est actuellement à l’étude et pourrait s’appliquer aux projets en cours et à venir.
Mais ce n’est pas tout, le « Paradis express » sera accompagné d’autres initiatives en matière de logements publics au sein du quartier des Guillemins. Trois sites principaux ont été identifiés pour ce faire. Un appel à intérêt devrait d’ailleurs être lancé à l’automne 2017 pour le site « Balteau », propriété de la Régie Foncière. Bien entendu, la réalisation de ces ensembles immobiliers dépend des moyens financiers qui pourront être mis en œuvre et donc des soutiens que nous pourrons obtenir de la Région wallonne, qui est compétente en la matière.
Ainsi, si l’on prend la peine de considérer le développement du pôle « Guillemins » dans son ensemble, on voit bien qu’il s’agit là d’une réelle synergie entre investissements publics et investissements privés (Paradis Express, Circus, Horizon…), d’un équilibre qui permet le redéploiement rapide de tout un quartier. Le Collège est particulièrement attentif au caractère qualitatif du projet et à sa cohérence au regard de la situation particulière du quartier de la gare.
Plan de gestion : un document pour garantir des finances équilibrées dans les années à venir
Après les interpellations, les discussions sur le Plan de gestion proposé par le Collège ont évidemment entrainé de longues discussions.
Pour rappel, la Région wallonne demande aux communes de définir leurs prévisions budgétaires pour les 5 années à venir (2018-2022). Celles-ci doivent être à l’équilibre (c’est-à-dire que les dépenses doivent être couvertes par des recettes). Et les communes doivent accompagner cette trajectoire de mesures à prendre pour réaliser les chiffres estimés.
Pour Liège, l’adoption de ce Plan de gestion est imposée pour le 30 juin. Il conditionne l’octroi des aides régionales pour prendre en charge l’importante problématique des pensions, qui pèsent lourdement sur les budgets.
Sur le fond, je rappelle tout d’abord que nos prévisions sont sérieuses et précises. Les comptes sont là pour le prouver (voir mon commentaire sur le compte 2016).
J’ai rappelé que les autorités communales ont réalisé, en collaboration avec le Centre régional d’aide aux communes et le Gouvernement wallon, une gestion sérieuse et responsable des finances communales, malgré les nombreuses réformes intervenues et les importants effets de crise. Les projections réalisées ont toujours été respectées, grâce à la mise en œuvre des mesures de gestion.
Ce travail sérieux et cette relation de confiance avec les autorités de tutelle ont permis à la Ville d’entamer un profond et visible redressement, qui s’est traduit notamment par une hausse constante de sa population (signe de l’amélioration du cadre de vie) et par une attractivité retrouvée vis-à-vis des investisseurs qui a conduit à la création de plusieurs milliers de nouveaux emplois, au plus grand bénéfice de l’économie wallonne et de ses travailleurs.
Ce redressement démographique et économique s’est appuyé sur le maintien et le renforcement d’un service public communal efficace et moderne.
C’est dans cette perspective que s’inscrit cette actualisation du plan de gestion : préserver la qualité du service rendu à la population et aux acteurs de la société afin de poursuivre le développement du bassin liégeois.
Au final, le Conseil a adopté 30 mesures de gestion, qui visent à maintenir les finances à l’équilibre sans toucher à la qualité du service. Les récents exemples de l’intercommunalisation de la production des repas scolaires, des services du maintien à domicile ou encore le transfert à la Province du service de promotion de la santé à l’école démontrent qu’il est possible de réaliser des gains budgétaires sans remettre en cause le caractère public des services ni les conditions de travail du personnel.
On a encore entendu beaucoup d’erreurs et de fausses affirmations de la part de l’opposition, qu’il convient de corriger.
OUI, le personnel communal est bien préservé : nous maintenons les effectifs à leur niveau actuel, nous maintenons 50% d’agents nommés, nous reconduisons les CDD, et nous octroyons les augmentations barémiques. Mais il est clair que nous avons adopté une « gestion dynamique » : les emplois ne sont pas remplacés « poste pour poste », en fonction des besoins, dont l’appréciation est laissée aux directions et à M. Le Directeur général. C’est ainsi qu’un directeur peut demander à ce que le départ d’agent de niveau « gradué » soit remplacé par deux agents de niveau « manœuvre », en fonction des besoins du terrain. L’important est de maintenir l’équilibre global, au sein de l’enveloppe budgétaire.
OUI, nous tenons compte du contexte difficile dans lequel nos services évoluent. C’est pourquoi nous avons prévu d’augmenter le pourcentage d’indexation des sommes versées au CPAS et à notre police (1,75% et 1,5% par an au lieu du 1% prévu initialement).
OUI, nous préservons le portefeuille des citoyens : les taux d’impôts aux personnes physiques (IPP) et au précompte immobilier (PRI) ne sont pas augmentés. Le Collège entend par contre mener, avec le SPF Finances, une action de mise à niveau des revenus cadastraux. En effet, plusieurs milliers de bâtiments sont toujours répertoriés comme « sans chauffage et sans salle de bain ». C’est évident que, dans la plupart des cas, des travaux ont été réalisés mais sans avoir été déclarés. Il s’agit donc d’une mesure d’équité fiscale.
Au final, le plan de gestion a été adopté majorité contre opposition.
Vous pouvez également lire ici un court compte-rendu relatif aux comptes 2016 de la ville de Liège, qui ont également été présentés lors de ce Conseil communal.
Un nouveau journal de classe pour la rentrée…
Et pour terminer sur une note plus légère, je suis heureux de nous annoncer que les enfants recevront un tout nouveau journal de classe à la rentrée. Un journal haut en couleur et haut en valeurs !
Ainsi, la couverture portera désormais la mention de deux des valeurs inscrites aux fondements mêmes de l’enseignement communal : l’égalité de genre et la lutte contre le racisme. Deux terrains sur lesquelles le Collège s’est fermement engagé par la signature de chartes ambitieuses (Liège contre le racisme et la Charte liégeoise de l'égalité Femme-Homme).
Rendez-vous le 4 septembre pour le Conseil communal de rentrée. D’ici là, bonnes vacances !
Ma réponse à l'interpellation de Mme Christine DEFRAIGNE, M. Raphaël MITKLATZKI et M. Fabrice DREZE relative à la CSIL.
Ma réponse à l’interpellation de Mme Diana NIKOLIC et M. Pierre GILISSEN realtive aux suites de Liège 2017.