Une vision métropolitaine pour le transport public - Conférence de presse du PS

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Jeudi 2 mai 2024

 

Une vision métropolitaine pour le transport public 

Conférence de presse du PS 

Liège, 2 mai 2024 

 

1. Des acquis qui en appellent d’autres 

 

La mobilité au sein de la Métropole liégeoise doit être repensée : trop de Liégeoises et de Liégeois sont contraints d’utiliser leur voiture pour leurs déplacements, faute d’alternatives de qualité. Cette situation créée de nombreux embouteillages qui ont un coût environnemental et économique très important.  

Pour le PS liégeois, la priorité doit être donnée à l’amélioration du transport commun public.  

L’enjeu est double : 

  • Social, tout d’abord : améliorer la qualité et la fréquence des transports en commun est tout d’abord une réponse à celles et ceux qui n’ont pas les moyens de posséder une voiture (travailleurs précaires, étudiants, personnes handicapées…). En outre, améliorer l’attractivité du transport en commun doit permettre de convaincre les automobilistes de changer de mode de transport ; 
  • Environnemental, ensuite : le transport collectif est moins polluant que le transport individuel. 

Durant cette législature, des acquis importants ont été obtenus par le PS pour rendre le transport public plus attractif et favoriser les alternatives à la voiture individuelle.  

Le premier d’entre eux est bien sûr le tram, dont la première partie sera achevée en 2024. Le tram constitue une vraie révolution grâce à sa qualité de transport et à sa capacité, couplée à des parkings relais. Grace à l’abnégation du PS, il sera prolongé vers Seraing et Herstal

L’autre acquis important concerne la quasi-gratuité dans les TEC pour les 18-25 ans, les 65+ et les personnes précarisées. Cette mesure concerne plusieurs dizaines de milliers de personnes. En outre, un gel des tarifs a été décidé pour la période 2022-2024 au bénéfice des autres usagers.  

 

2. Un nécessaire répit pour le centre-ville de Liège 

La fin des travaux de la première partie de la ligne 1 laisse apparaitre des espaces publics d’une grande qualité qui vont fortement améliorer la qualité de vie des habitants.  

Il faut cependant admettre que ces travaux, gérés de façon calamiteuse, ont épuisé le centre-ville.  

Pour le PS, il est donc essentiel d’adresser un message fort à la population liégeoise, aux commerçants et, d’une manière générale, à tous les usagers de la Ville : la poursuite du développement du transport en commun appelle une phase d’apaisement dans les quartiers touchés par les travaux, de manière à permettre la réappropriation de ceux-ci.  

 

3. Des mesures fortes pour révolutionner la mobilité d’ici 2040 

La vision du PS pour l’arrondissement de Liège appelle à fédérer les compétences réparties entre les niveaux de pouvoirs. 

Compte tenu des difficultés budgétaires, des choix devront être faits : la priorité donnée aux transports en commun implique que les moyens publics ne soient plus consacrés à la création de nouvelles autoroutes, lesquelles ont un coût écologique très important, en artificialisant les sols, en augmentant l’étalement urbain et en augmentant globalement le nombre de déplacements motorisés. 

La vision du PS liégeois s’appuie sur les principes suivants :  

  • Augmenter la capacité du transport public (nécessaire compte tenu de l’augmentation de la fréquentation grâce à la gratuité) : cette augmentation doit aller de pair avec une amélioration de la qualité du transport ; 
  • Favoriser l’intermodalité : pour l’usager, le bus, le tram et le train doivent constituer un seul réseau : il faut une intégration signalétique et tarifaire poussée ; 
  • Mailler le territoire afin de faire émerger des pôles périphériques, et soulager les tronçons centraux. 

Concrètement, le PS liégeois s’engage à porter les revendications suivantes après les élections de juin :  

3.1 Créer un véritable « Réseau express liégeois » (REL) 

Le projet REL constitue la perspective la plus immédiate d’amélioration du service de transport public dans la métropole, en exploitant une infrastructure existante (contrairement au RER bruxellois, il ne nécessite pas de travaux d’infrastructure très lourds).  

Pour le PS, il s’agit de prendre rapidement les mesures suivantes :  

  • Fréquence au quart d’heure sur les lignes principales (Statte-Liers via Seraing-rive-droite, Waremme-Visé, Verviers-Liers, Aywaille-Liers, Liège-Esneux) ; 
  • Amplitude horaire plus large (5h-minuit) ; 
  • Réouverture de plusieurs points d’arrêts (dont les Vennes, Vivegnis, Flémalle-neuve, La Préalle, Cheratte…) et réinvestissement dans les gares existantes ; 
  • Intégration tarifaire avec le reste du réseau : tout titre de transport doit permettre de passer d’un mode à l’autre ; 
  • Infrastructure et matériel roulant adaptés, afin de permettre l’accès de plein-pied aux rames, qui permettra la mobilité des personnes à mobilité réduite, mais favorisera aussi la vitesse (temps d’embarquement réduit) et l’utilisation du RER en combinaison avec le vélo. 

 

3.2 La ligne 2 du tram sur le tracé de la transurbaine plutôt que le busway 

 

La demande de mobilité sur l’axe Ans-Chênée est telle qu’il est nécessaire d’y développer du tram, et non pas un Busway qui apparaît d’ores et déjà sous-dimensionné par rapport aux besoins.  

C’est d’autant plus vrai que les moyens budgétaires sur la table sont clairement insuffisants : 4,9 millions €/km sur la B1 (Transurbaine) alors que le bureau EGIS (reconnu internationalement) avait estimé l'investissement de la transurbaine à 175 millions € en 2012, soit 15 Mi€/km. On est au tiers ! 

Créer aujourd'hui la B1, dans ces conditions, risque de mener à un projet qui ne suscitera pas l'adhésion, sera "low cost" et en dessous de l'ambition du Plan urbain de mobilité. 

La seconde ligne de tram devra être interopérable avec la première, de façon à pouvoir créer des services utilisant les deux axes (Ans-Herstal ou Chênée-Jemeppe, par exemple). 

Il est souhaitable de lancer rapidement les études et les démarches administratives de ce second axe de tram.  

Dans l’attente du tram, un axe de bus à haute fréquence devra être mis en service, le plus rapidement possible, entre Chênée et la place Saint-Nicolas via la place de l’Yser et Natalis avec des mesures de priorisation légères et peu coûteuses. 

 

3.3 Concentrer les budgets « Busway » sur les 3 lignes restantes 

Le BHNS reste un outil intéressant sur les axes où sa capacité correspond à la demande prévisible, à condition que le niveau du service soit réellement amélioré de façon sensible pour les usagers, ce qui n’est pas le cas actuellement, notamment sur la ligne vers Fléron. 

Dans cette optique, le PS préconise de réorienter le budget Busway sur les axes vers Fléron et vers le Sart-Tilman, de manière à améliorer significativement les projets tels qu’ils sont imaginés pour le moment : il s’agira de créer davantage de sites propres continus et de desservir les hôpitaux de la citadelle et des bruyères, mais aussi d’étudier la prolongation de la ligne jusqu’à Soumagne. 

 

3.4 Des lignes de rocade 

La structure du réseau TEC doit évoluer vers un meilleur maillage du territoire métropolitain (versus l’hyper-centralisation actuelle).  

Cette évolution vise à renforcer les pôles périphériques (Herstal, Ans, Seraing, Sart Tilman, Chênée, Fléron, Esneux…), en les reliant entre eux, mais aussi à aller vers une structure plus résiliente, en évitant la concentration des flux sur quelques tronçons déjà surchargés (en particulier le tronçon Guillemins/Saint-Lambert). 

Dans cette optique, plusieurs grandes lignes de rocade seront envisagées, notamment : 

  • Herstal (connexion au tram et au chemin de fer) - Vottem (connexion au téléphérique) - Ans (gare et SNCB et futur terminus de la Transurbaine) : une telle ligne offrira une alternative forte aux milliers de travailleurs qui se rendent vers les pôles économiques ; 
  • Ans - Jemeppe (terminus du tram) - Seraing-centre (gare SNCB) - Sart Tilman (connexion aux lignes Busway) ; 
  • Aywaille – Sprimont – Esneux (hôpital antenne CHU) – Esneux – Sart Tilman (CHU) et ULiège (accessibilité de l’hôpital de l’Ourthe-Amblève)

 

3.5 Etudier le retour du téléphérique 

Les études sur la mise en service d’un téléphérique reliant Vottem au fond de vallée via la Citadelle, conçu comme outils de transport en commun et intégré dans le réseau TEC seront relancées. 

 

 

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