Monsieur le Président-directeur,
Madame la représentante de l’Ambassadeur de la République française en Belgique,
Monsieur le Consul,
Monsieur Vincent Pomarède,
Mesdames et Messieurs les membres du Collège,
Mesdames et Messieurs les membres des ASBL CIAC et Musées de Liège,
Mesdames et Messieurs les Directeurs des Institutions culturelles liégeoises,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes aujourd’hui réunis pour un évènement qui fera date dans les annales liégeoises : la Ville de Liège et le musée le plus visité du monde, le musée du Louvre, s’engagent aujourd’hui dans un partenariat commun qui nous amènera à créer de concert de belles et grandes expositions.
Nous renouons en cela avec la grande époque de 1905, celui du temps de l’Exposition universelle.
Nous en retrouvons les lieux, en tout cas en partie, puisque La Boverie est certainement un des plus beaux héritages de ce magnifique évènement.
Comme au Louvre, nous avons voulu rénover notre patrimoine immobilier exceptionnel.
Comme au Louvre, nous avons aussi opté pour une intégration de la modernité et de l’innovation au service de la mise en valeur de ce patrimoine.
Pour mieux le servir.
Pour continuer à l’affecter à des fins et des besoins contemporains. Pour qu’il soit performant et utile à l’époque actuelle.
A la Boverie, votre pyramide du Louvre nous a inspiré et incité à faire preuve « d’audace respectueuse » dans la rénovation de notre magnifique bâtiment.
Vous le constaterez tout à l’heure : ce qui se dessine pour l’instant sur cette île respire la beauté et la plénitude, pour être à la hauteur des œuvres que nous y installerons ensemble.
Ce site est aussi celui des familles qui aiment à s’y retrouver le week-end, sur les pelouses, les plaines de jeux, à observer les animaux. Les sportifs y ont aussi leurs habitudes : joggeurs, rameurs…
Bref, cet endroit est véritablement vivant. C’est ce que nous souhaitons d’ailleurs que La Boverie demeure.
La Boverie est aussi l’expression de Liège qui change.
La transformation pensée par l’architecte Rudy Ricciotti s’inscrit dans la lignée des plus grands architectes qui ont trouvé à Liège un terrain d’expression fertile.
Monsieur le Président, si vous tirez une ligne de la nouvelle gare TGV de Santiago Calatrava, en passant par la Boverie de Ricciotti pour arriver à la Médiacité de Ron Arad, vous obtenez ce que nous appelons l’axe Guillemins-Boverie-Médiacité, témoin remarquable de l’évolution de la Ville. Cet axe sera bientôt unifié par la passerelle piétonne qui enjambera la Meuse dès cet été, mettant la gare à quelques minutes du musée.
La Boverie, disais-je c’est aussi le symbole que depuis 10 ans, Liège a entamé sa mue. Une mue qui se transforme en véritable métamorphose. Pour développer la Métropole liégeoise, nous avons fait le choix collectif de miser sur deux atouts majeurs : notre localisation exceptionnelle et notre réalité culturelle, liée à notre passé millénaire.
Pourquoi ? Parce que les contraintes budgétaires auraient pu conduire à un sous-investissement culturel. Et nous faire dévier de la voie du développement et de l’affirmation. Mais comme le disait François Mitterand, « c’est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l’atteindre dans sa culture ». De grands investissements ont donc été décidés pour tirer tout le potentiel de ces deux réalités.
En moins de 10 ans, le Pays de Liège s’est doté d’une gare TGV (nous mettant à 2h de Paris, 2h de Frankfort, 3h de Londres et 50 minutes de Bruxelles), a développé son aéroport (7ème aéroport cargo d’Europe) et son Port intérieur (le 3ème d’Europe, derrière Duisburg mais devant Paris).
En moins de 10 ans,
- le Théâtre Royal abritant l’Opéra de Wallonie a été rénové de fonds en comble.
- Un nouveau théâtre s’est installé dans un bâtiment mythique du centre-ville, l’Emulation.
- La RTBF – Télévision publique belge d’expression française – a édifié son plus grand studio d’enregistrement le long du fleuve.
- Le Musée de la Vie Wallonne (musée ethnologique) et le Musée Curtius (regroupant notamment des collections prestigieuses d’armes et de verre,…) ont été profondément réaménagés.
- La Cité Miroir, ce lieu au service de la citoyenneté, de la mémoire et du dialogue des cultures, a investi la défunte piscine municipale centrale.
- En matière de cinéma, « Les Grignoux » ont doublé les salles consacrées au cinéma d’auteurs et au cinéma européen.
Comme vous le voyez, la liste est longue. Elle traduit cette volonté inébranlable de nous appuyer sur nos spécificités culturelles pour assurer le développement liégeois.
Mais La Boverie, c’est bien plus qu’un bâtiment exceptionnel. C’est aussi un lieu de rencontre pour de nombreuses personnes, je l’ai déjà dit, mais c’est aussi, depuis ce jour, le lieu de NOTRE rencontre, celle entre Liège et Le Louvre.
Sans ce genre de rencontre propice au foisonnement culturel, les infrastructures ne sont rien, ou pas grand-chose. Aujourd’hui Monsieur Le Président, nous nous engageons à y apporter un contenu de niveau mondial.
Et je voudrais profiter de cette occasion, Monsieur le président, pour saluer le travail de nos équipes respectives.
Les différents dialogues auxquels j’ai participés, avec vous à l’instant, avec monsieur Pomarède il y a un mois et avec toute votre équipe, témoignent d’un enthousiasme réel à venir exporter votre savoir-faire à Liège. Ce partage d’expertise, cette volonté de collaborer avec notre métropole nous rendent heureux et fiers. Je dois vous en remercier. Si ce dialogue existe, c’est parce que notre réalité culturelle est à la fois proche, riche et néanmoins complémentaire.
Nous sommes très proches bien entendu culturellement.
Je ne vous ferai pas le rappel ici de la francophilie qui anime Liège, au sein des nombreuses amitiés franco-belges, lors de la célébration du 14 juillet, en passant par l’histoire du café liégeois ou encore vos nombreux compatriotes actifs dans les domaines de la culture et de l’industrie, et j’en passe.
Je rappelle au passage que la réflexion sur La Boverie a été initiée au sein du Groupement de redéploiement économique de Liège, sous l’égide du Lorrain Bernard SERIN. Nous sommes néanmoins complémentaires, certainement comme « tête de pont » vers les publics flamands, néerlandais ou allemands. D’où qu’ils viennent d’ailleurs, puisque Liège est un carrefour européen accessible en peu de temps des plus grandes gares et aéroports de la région. Ces convergences, cette complémentarité, la réalité de nos collections respectives, tout cela ne serait rien sans les équipes pour les mettre en œuvre.
Et je dois saluer à leur tour les équipes de la Ville de Liège qui ont œuvré à matérialiser ce partenariat avec Le Louvre. Les actes que nous signons aujourd’hui sont le fruit de mois de travail. Je tiens à les en remercier.
Monsieur le Président,
J’espère que la visite de la Boverie que vous effectuerez cet après-midi vous permettra d’apprécier notre démarche culturelle et architecturale.
Votre présence, aujourd’hui à Liège, symbolise notre volonté commune d’écrire un nouveau, beau et grand chapitre culturel et artistique à l’histoire dense et riche qui unit Liège à la France et à Paris.
Au nom de de la Ville de Liège et des forces vives liégeoises, je vous remercie, Monsieur le Président, de l’implication du Louvre à nos côtés pour nous permettre de réussir notre double défi : celui de la grande qualité artistique couplé à celui du succès populaire.
Je vous remercie de votre attention.