1. Le cri d’alarme lancé en fin de semaine par les chefs de corps et hauts magistrats du ressort de la cour d’appel de Liège confirme la lourde impression que le gouvernement MR/N-VA délaisse le service public de la Justice.
Que des personnes disposant d’un très haut degré de responsabilité, qui de par leur fonction incarnent l’autorité et la neutralité de l’État, et qui n’ont donc pas la réputation d’être des fauteurs de trouble, en viennent à s’exprimer dans la presse en disant « Lorsque vous payerez votre PV, ce sera tant mieux. Mais en ne le payant pas, vous prendrez peu de risque d’être sanctionné… », est exemplatif d’une situation devenue extrêmement préoccupante.
Willy Demeyer comprend l’indignation des chefs de corps de Liège, d’Eupen, de Namur et de Luxembourg. Le budget de la Justice est passé de 2 milliards en 2014 à 1,6 milliards en 2015. Les cadres sont incomplets et aucune place vacante n’est publiée. 17% des dossiers du parquet se retrouvent aujourd’hui sans titulaire. Qui saurait travailler sérieusement dans de telles conditions ? Aujourd’hui, le gouvernement annonce que ce secteur va devoir faire 4% d’économies en plus. Et pour couronner le tout, on parle d’une augmentation des droits de greffe qui va restreindre l’accès à la Justice pour l’ensemble de la population. Comment ne pas comprendre le désarroi et le sentiment d’abandon du monde de la Justice ?
Dans ces conditions, le Député-Bourgmestre de Liège souhaite marquer très clairement sa solidarité avec la Magistrature liégeoise.
2. Il n’est pas acceptable que des coupables identifiés ne soient pas poursuivis. Il n’est pas acceptable que des secteurs de la Justice, comme les infractions en matière familiale, soient abandonnés. Il n’est pas acceptable que des politiques répressives, comme celle pratiquée à Namur sur la tolérance 0 appliquée à l’égard de la vente de stupéfiant, ne puissent pas être exécutées, faute de moyens.
Les villes et communes ont besoin d’une Justice performante – et ce, d’autant plus qu’elles n’ont pas les moyens ni la vocation à se substituer elle.
Alors que l’on ne cesse d’insister sur l’importance des communes pour assurer la cohésion sociale et la politique du vivre ensemble, on ne peut que constater le report de plus en plus fréquent des missions de base de l’État vers les communes.
À titre d’exemple, l’éclosion des Sanctions Administratives Communales mixtes (si le Parquet ne poursuit pas, l’Autorité administrative peut le faire) en matière de roulage (arrêt et stationnement) représenterait pour l’Administration communale liégeoise la gestion d’au minimum 18.000 PV/an !
Pour Liège, la seule reprise de ces infractions suppose, au minimum, l’engagement supplémentaire d’un agent sanctionnateur et de 2 employés administratifs ainsi que du matériel informatique nécessaire.
Pour Willy Demeyer, le sous-financement chronique de la Justice et la déjudiciarisation de fait de certaines infractions pénales s’inscrivent dans un même schéma, qu’il convient de dénoncer.
3. Enfin, Willy Demeyer souhaite rappeler la qualité des contacts qui sont actuellement noués avec les magistrats dans leur commune mission d’assurer la sécurité.
En contact régulier, au travers du Conseil Zonal de Sécurité, avec les autorités judiciaires, le Bourgmestre de Liège réalise tous les jours l’importance des missions de justice / judiciaires dans l’organisation de la collectivité.
La politique criminelle qui y est développée, en concertation, doit permettre à la chaîne de la sécurité « prévention – répression - suivi » de garantir la sécurité à l’ensemble des citoyens.
C’est d’ailleurs dans le cadre de cette collaboration, que l’ensemble des autorités liégeoises, réclame depuis de nombreuses années, l’obtention d’un Corps de Sécurité pour les implantations judiciaires. Demande restée à ce jour toujours sans réponse.
Si le Député-Bourgmestre de Liège est solidaire de la Magistrature liégeoise, encore faut-il avoir les moyens de sa solidarité !