Mesdames, Messieurs,
C’est un véritable plaisir de vous accueillir, au nom du Collège, ce dimanche, pour partager un extrait des Liégeoiseries de Paul-Henri Thomsin, pour retrouver avec joie la troupe de l’Arlequin et enfin, pour entendre à nouveau les Valeureux Liégeois, au nom prédestiné, en ce jour de Fêtes de Wallonie.
Nous retrouvons également le Théâtre Royal. Ce prestigieux bâtiment appartenant à la Ville de Liège a fait l’objet d’une remarquable rénovation.
En peu de temps, l’édifice a été complètement rénové, agrandi et rééquipé.
Il est désormais l’un des théâtres d’Opéra les plus modernes au monde.
Rendu nécessaire au fil du temps, cet investissement offre aux artistes des conditions exceptionnelles de travail et aux spectateurs des conditions d’écoute remarquables.
Mais le plus important est que cette rénovation contribue à la pérennité de l’Opéra Royal de Wallonie, entreprise culturelle porteuse d’emplois.
Tous les liégeois et tous les amoureux d’art lyrique attendent des pouvoirs publics que les dépenses de fonctionnement de l’institution soient également assurées.
Enfin, je voudrais terminer l’introduction de mon intervention en remerciant les équipes du Forum de Liège qui nous ont accueillis pendant les travaux, avec cordialité et professionnalisme, dans leur magnifique salle du Pont d’Avroy.
Mesdames, Messieurs,
L’année qui se profile ne manquera pas de moments importants pour Liège, la Wallonie et la Belgique. J’y viendrai dans quelques instants.
Mais permettez-moi de revenir brièvement sur l’année écoulée qui a été riche en événements.
On l’a presque déjà oublié mais les élections communales et provinciales ont eu lieu, il y a moins d’un an, le 14 octobre 2012.
Dans l’arrondissement de Liège, de nouvelles têtes sont apparues comme le nouveau Bourgmestre de Trooz Fabien Beltran, celui de Dalhem Arnaud Dewez et bientôt celle de Soumagne Chantal Daniel.
Qu’ils reçoivent nos félicitations. Ainsi que celles et ceux qui, comme Denise Laurent ou Charles Janssens, ont décidé de mettre fin à leurs fonctions mayorales.
Plus près de nous, Liège a également connu un grand moment : celui où les liégeoises et les liégeois ont salué une dernière fois, le 19 juillet dernier, Sa Majesté le roi Albert II et la reine Paola.
Je l’ai déclaré en votre nom à toutes et tous : ils resteront à tout jamais dans nos cœurs les Prince et Princesse de Liège.
Réjouissons-nous, Liège aura le plaisir d’accueillir notre nouveau Roi et notre nouvelle Reine, Philippe et Mathilde, pour leur joyeuse entrée, en notre Cité, le 11 octobre prochain.
Dans le registre des commémorations importantes, cette année sera symbolique puisqu’il s’agira d’un grand moment de réflexion collective à l’occasion des festivités du 100ème anniversaire du début de la « grande guerre », la 1ère guerre mondiale.
Dans ce conflit, Liège, la Région liégeoise, a tenu un rôle particulier.
Celui d’avoir présenté la première résistance à l’envahisseur, résistance d’autant plus remarquable qu’elle était inattendue, spontanée et tellement courageuse.
Elle a, alors que le conflit n’en était malheureusement qu’à ses balbutiements, constitué un premier tournant qui s’est avéré historique.
Pour ces faits d’armes, pour cette magnifique mobilisation au nom du pays et des valeurs universelles, Liège a reçu la légion d’honneur, au lendemain de la guerre, des mains du Président français Raymond Poincaré.
Le 4 août 2014, Liège accueillera plusieurs chefs d’Etats étrangers pour commémorer cet épisode.
Nous serons ce jour là et tout au long de cette année, « capitale de la résistance à l’oppression et de la célébration des droits humains ».
Je suis certain, Monsieur le Gouverneur, Monsieur le Député-Président, que le Pays de Liège sera à la hauteur du rendez-vous. Comme cent ans auparavant.
Mesdames, Messieurs,
2014 constituera aussi une année charnière.
Le 25 mai 2014 se tiendront 3 élections simultanément. C’est la première fois, depuis 1999, que les élections législatives, les élections régionales et les élections européennes auront lieu le même jour.
A cet égard, j’ai des vœux à formuler.
D’abord, celui de ne pas revivre un blocage du pays au niveau fédéral, après les élections.
A ce sujet, chacun sait que les résultats au nord du pays seront déterminants.
Une nouvelle crise politique de longue durée saperait la confiance retissée patiemment, notamment sur le plan international, par le gouvernement « papillon ».
Placer l’institutionnel en tête de l’agenda post-électoral constituerait une erreur, une faute !
Travaillons d’abord à mettre en œuvre la 6e réforme de l’Etat, la plus importante que notre Pays ait connue. Cette réforme, dont l’encre est à peine sèche, va modifier profondément notre paysage institutionnel.
Mon deuxième souhait est le suivant :
Si le pays ne doit pas être paralysé après les élections, il ne faut pas l’immobiliser avant par de stériles querelles.
La meilleure manière de servir la Wallonie, nos villes, nos communes, est d’exercer pleinement, jusqu’au terme, nos attributions quel que soit le bruit des sirènes électoralistes.
C’est d’autant plus vrai que des échéances importantes pointent à l’horizon.
Échéances heureuses d’abord :
Depuis 2008, nous avons pris l’habitude d’inaugurer des infrastructures remarquables, d’importance métropolitaine, qui concrétisent le renouveau liégeois.
Hier, la gare TGV, le Grand Curtius, la Médiacité, le Musée de la vie wallonne, le Sauvenière, la Patinoire, le Théâtre Royal … tous se sont installés dans le paysage liégeois au bénéfice du plus grand nombre.
Nous n’imaginons plus Liège sans ces magnifiques outils culturels, sportifs ou de mobilité.
Cette politique d’équipement de la Métropole se poursuit.
Les prochains mois verront l’ouverture de l’Emulation qui accueillera le nouveau Théâtre de Liège et l’inauguration de la Cité-Miroir, le projet MNEMA, aux anciens bains de la Sauvenière.
Dans moins d’un an, le Gouvernement wallon, par l’attribution du marché relatif au premier tronçon du tram, concrétisera une avancée majeure pour la Région liégeoise, pour toutes celles et tous ceux qui habitent à Liège, qui travaillent à Liège, qui achètent à Liège, qui étudient à Liège ou qui s’y divertissent.
Il faut étendre au plus vite ce tronçon vers Herstal d’une part et vers Seraing d’autre part car ce projet métropolitain ne constitue pas seulement un moyen de transport.
Il doit relier les différents projets de requalification urbaine tout au long de la vallée liégeoise. Il doit améliorer depuis Basse-campagne jusqu’à Jemeppes la qualité de la vie urbaine.
Mesdames, Messieurs,
D’autres échéances rapprochées nous attendent.
Je veux parler ici des défis budgétaires.
Toutes les villes et communes ont reçu au creux de l’été la circulaire du Gouvernement wallon nous intimant l’obligation de réaliser pour le 1er octobre 2013 un budget 2014 « indicatif ».
Pourquoi ?
Parce que l’Institut des Comptes Nationaux, qui se mue en gendarme de l’Europe, a annoncé que les Villes et communes seront soumises au contrôle européen d’austérité via le respect des normes S.E.C.95.
Cette règle interdit de financer l’investissement par l’emprunt. En caricaturant, cela équivaut à imposer à un ménage de payer en une seule fois et en argent liquide sa maison alors qu’il est capable de la financer par emprunt en assumant le paiement des mensualités.
Pourtant, tous les rapports des autorités publiques ou privées sont formels : les Villes et Communes de Wallonie travaillent sérieusement et ne constituent pas un danger de déséquilibre sur le plan macro-budgétaire.
Alors, oui, je vous le dis : je suis très inquiet.
Inquiet non pas quant à notre situation – le Collège de Liège, que je salue ici et son Premier Echevin, feront les choix qui s’imposent - mais inquiet que Madame Merkel siège désormais dans nos Collèges et s’occupe aussi de confectionner nos budgets municipaux !
Que l’on me comprenne bien : mon propos n’est pas idéologique. Il est simplement de bon sens.
Si l’on bride les capacités communales d’investissement au nom du dogme budgétaire européen, on diminuera les carnets de commandes de nombreuses entreprises et on réalisera moins d’infrastructures de proximité, pourtant indispensables à nos concitoyennes et concitoyens.
J’invite donc tous les municipalistes, tous partis confondus, ainsi que nos futur(e)s députées et députés européens, à se mobiliser à l’égard de la Commission européenne pour modifier ou atténuer cette nouvelle donne.
Mais cette nouvelle réalité budgétaire va peut être avoir un effet positif : celui d’accélérer l’organisation de la supracommunalité au Pays de Liège.
Nous le savons toutes et tous : prendre des décisions et mener des politiques à une échelle adéquate, qui dépasse les limites des Villes et communes, est une source d’économie. Par la mutualisation qui permet d’éviter les doublons et de mieux desservir un territoire plus vaste.
Garantie de cohérence parce que les décisions prises par les uns ne seront plus anéanties par les décisions des autres : je pense ici en particulier à l’aménagement du territoire à l’échelle des agglomérations, où il faut mettre fin à l’étalement urbain, source de gaspillage considérable sur le plan budgétaire et territorial.
Opportunité enfin de positionner Liège sur le plan international en atteignant une taille critique de 600.000 à 1 million d’habitants.
Notre candidature à l’Expo 2017 a engendré une dynamique saluée par tous et a démontré notre capacité à nous fédérer.
Nous travaillons à bâtir un programme exceptionnel d’événements pour les années à venir sous le label « Liège Métropole Puissance3 ».
Je remercie Jean-Claude Marcourt, Philippe Henry, Marie-Dominique Simonet – que je salue affectueusement – Daniel Bacquelaine, André Gilles, le Recteur Bernard Rentier et Jean-Christophe Peterkenne de s’investir à mes côtés dans cette initiative.
Nous ne serons pas les seuls. Dans très peu de temps, la société civile liégeoise sera impliquée dans ce processus d’affirmation de la Métropole liégeoise.
A ce sujet, je suis certain que tous les mandataires des Villes et communes de notre province sont d’accord avec moi pour dire que la santé des entreprises constituera le premier défi de notre supracommunalité.
Je profite de l’occasion pour réaffirmer notre solidarité à l’égard des travailleurs d’Arcelor-Mittal dont le combat est emblématique.
Je voudrais ici saluer spécialement l’action de Jean-Claude Marcourt dont les initiatives, ainsi que cela a été répété lors des Ateliers du GRE, doivent être soulignées pour leur pertinence dans tous les domaines de l’économie de demain.
Je voudrais aussi remercier tous les acteurs de l’économie régionale : SRIW, SOGEPA, Meusinvest, le Port Autonome,… qui rendent possible l’initiative industrielle publique, qui de tradition liégeoise, est indispensable à l’activité économique.
Je voudrais aussi féliciter les entreprises liégeoises privées ou publiques, qui confortent l’emploi ou créent de nouveaux postes de travail, c’est notamment le cas de TECTEO (500 postes créés sur les 5 dernières années).
A cet égard, comme le Ministre Furlan l’a déclaré, il faut permettre à l’entreprise et à toutes celles qui se trouvent dans la même situation (ORES par ex) de faire évoluer son statut et son organisation afin de :
- premièrement, mieux répondre aux contraintes de ses métiers
- deuxièmement, de mettre en place une gouvernance qui concilie le caractère public de l’actionnariat et la nécessaire efficacité économique.
C’est là, une condition du développement wallon et liégeois, avec un ancrage, bien nécessaire, des centres de décisions économiques dans notre Région.
L’enseignement et la formation constituent également l’une des clés du développement économique. Je suis heureux de voir, que cet axe est privilégié dans la prochaine version du Plan Marshall.
Tout comme je suis heureux de l’implication de notre Université publique.
Mesdames,
Messieurs,
Si nous voulons passer du stade volontaire à la réalité organisée, il faut une NORME WALLONNE en matière de supracommunalité.
J’invite donc les formations politiques liégeoises à finaliser ensemble notre modèle d’organisation supracommunale.
Sans créer de nouvelles institutions, nous devrons proposer à la Wallonie un modèle qui s’articulera autour de deux réalités territoriales :
- Les arrondissements, qui seront compétents pour l’aménagement du territoire, la dynamique commerciale,…
- le territoire provincial, compétent pour la sécurité civile, les transports en commun,…
Je salue ici André Gilles et la Députation permanente pour leur implication dans cette démarche.
Tout le monde ici sait que je suis convaincu de la nécessité du modèle supracommunal pour le développement économique du Pays de Liège. Tout comme je suis convaincu qu’il faut la légitimité populaire pour conduire des projets collectifs.
Ce projet se déclinera notamment à l’échelle du territoire de la Province qui constitue aussi la circonscription électorale fédérale. C’est pourquoi je serai candidat aux élections législatives de mai 2014.
Mesdames, Messieurs, la Wallonie est à un tournant de son histoire. Elle va recevoir de nombreuses attributions et un financement considérable pour relever des défis qui ne le seront pas moins.
Le Pays de Liège doit prendre sa part dans le projet « Horizon 2022 » du Gouvernement Wallon !
Liège doit s’inscrire dans le Pacte Wallon proposé par Jean-Claude Marcourt. Ce pacte devra réserver aux villes et aux agglomérations la place nécessaire au développement de notre Région.
Je souscris à cet égard aux déclarations de mes collègues Paul Magnette, Bourgmestre de Charleroi et Maxime Prévot, Bourgmestre de Namur.
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Le Pays de Liège tout au long de son histoire a résisté, comme les glorieux soldats de 1914, aux épreuves.
Le Pays de Liège a toujours transformé les défis en opportunité.
Ensemble, inscrivons-nous dans le cours de l’Histoire. Imprimons-y notre marque !
Vive Liège, Vive la Wallonie!
Willy Demeyer
Sénateur-Bourgmestre de Liège
Fêtes de Wallonie 2013.
Dimanche 15 septembre 2013