Fêtes de Wallonie et de la célébration du 184ème anniversaire des Evènements de 1830

Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités.

C’est un véritable plaisir de vous accueillir, au nom du Collège, pour
-    partager un extrait des « Liégeoiseries » de Paul-Henri Thomsin,
-    découvrir avec joie une création de l’Arlequin et enfin,
-    entendre à nouveau les Valeureux Liégeois, au nom prédestiné, en ce jour des Fêtes de Wallonie.

Quel honneur pour un Bourgmestre d’être à l’œuvre et de voir progresser notre ville, notre METROPOLE !

Quel honneur de constater que Liège relève un à un les défis qui lui sont proposés, comme celui d’être, l’espace d’un jour, la capitale du monde libre.

C’est en effet ce 4 août que toutes les forces liégeoises, Commandement militaire – Province - Ville en tête, ont uni leurs efforts pour accueillir des personnalités illustres :

3 têtes couronnées, 14 chefs d’Etat, 85 délégations étrangères, + de 600 journalistes accrédités, … Liège s’est montrée à la hauteur.

Et s’il fallait retenir un instant, une expression, de cette journée exceptionnelle ce serait le vibrant « Merci Liège » prononcé par le Président de la République française à la Violette.

Alors que le bruit des bottes résonne aux portes de l’Europe ; Alors qu’une coalition mondiale s’organise pour faire reculer la barbarie prônée par certains extrémistes ;
il est essentiel de se souvenir, de montrer, d’expliquer l’horreur de la 1er guerre mondiale, ici et ailleurs.

Ce travail en profondeur doit se poursuivre voire s’intensifier, à l’heure de la communication permanente mais aussi de la simplification réductrice.

Je vous invite à découvrir, si ce n’est déjà fait, la magnifique et double exposition, remarquable de sobriété, d’émotion et de justesse, qui se tient simultanément à la Gare des Guillemins et au Musée de la Vie wallonne.

Je remercie celles et ceux qui ont œuvré pour faire de ces commémorations un succès, emprunt de dignité, frappé du sceau de la réconciliation, résolument tourné vers l’avenir.
 
Mais avant août, il y a eu mai.

Et des élections qui ont bouleversé la composition des Parlements européen, fédéral et wallon.

L’observateur est frappé par l’asymétrie qui se dessine au niveau des majorités.

Certains y verront un signe de maturité de notre fédéralisme.

D’autres un pas supplémentaire vers la désagrégation de notre pays.

Chacun jugera.

Mais la situation est inédite.

Les trois gouvernements régionaux et ceux des Communautés ont reçu la confiance de leurs Parlements.

Tout en soulignant et en me réjouissant de la reconduction de Jean-Claude Marcourt à un double poste clé de Vice-Président au sein des Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, je tiens à saluer Marie-Dominique Simonet, Philippe Henry, Isabelle Simonis et Christophe Lacroix.

Marie-Dominique et Philippe ont apporté leur contribution au développement liégeois à travers les fonctions qu’ils ont exercées. Je les remercie sincèrement pour leur investissement personnel et la qualité des relations qu’ils ont tissées avec les acteurs liégeois de tous bords.

Quant aux deux nouveaux Ministres, je leur souhaite pleine réussite, beaucoup de courage et les remercie déjà de s’investir à nos côtés pour faire progresser Liège.

J’assure nos mandataires de toute notre collaboration pour mener à bien la 6ème phase de la réforme de l’Etat. Défi mais aussi opportunité pour notre région !

Si les tendances se confirment, je pourrai saluer l’année prochaine les Ministres libéraux liégeois composant la majorité fédérale.

Qu’ils se prénomment Christine ou Daniel, je les mets en garde.
En garde parce qu’ils ne représenteront qu’une minorité politique de la minorité francophone et wallonne au fédéral. Si l’asymétrie est concevable, la minorisation est dangereuse !

Mon propos n’est pas politicien. Il est celui d’un Bourgmestre inquiet de la capacité de défense des intérêts wallons.

Nous savons tous que nos compatriotes flamands savent ce que compter veut dire !

Comment faire valoir demain, alors que c’était déjà difficile dans un Gouvernement réellement paritaire, les spécificités wallonnes et liégeoises, par exemple en matière de toxicomanie ?

Comment obtenir demain, alors que c’était déjà difficile dans un Gouvernent réellement paritaire, les investissements ferroviaires nécessaires à la mise sur pied d’un Réseau Express Liégeois ?

Comment faire en sorte demain, alors que c’était déjà difficile dans un Gouvernement réellement paritaire, de préserver les villes et communes wallonnes des conséquences des réformes fédérales ?

Même si le Gouvernement fédéral en préparation est juridiquement valide, il est légitime, en ce jour des Fêtes de Wallonie, de s'interroger sur sa capacité à défendre les Wallonnes et les Wallons !

Mesdames, Messieurs,

En effet, la Wallonie n’a rien à gagner si ses villes, ses communes, voient leur cohésion sociale mise à mal dans les quartiers.

Je plaide une fois encore pour la reconnaissance du phénomène de centralité tant par l’autorité fédérale que par les entités régionales et communautaires.

A cet égard, je tiens à saluer le rôle du Conseil provincial qui met son institution au service de la supracommunalité, à travers le projet de financement partiel des services d’incendie.

Au-delà du financement, le cadre de vie est primordial. Il dépend fortement des solutions apportées en termes de mobilité.

Dans ce domaine, les nouvelles de Namur permettent de croire en deux projets qui vont structurer la mobilité, facteur important de développement pour le pays de Liège.

-  La liaison Cerexhe-Heuseux-Beaufays, au gabarit autoroutier, intégrée à notre Plan Urbain de Mobilité à l’échelle de l’arrondissement.

-  Lors de mon intervention de 2010 en ces mêmes circonstances, j’évoquais le projet de Tram, aujourd’hui en cours de réalisation et soutenu par le nouvel exécutif.

Et à Liège, les autres projets métropolitains que j’abordais ne sont pas en reste :

En Basse Meuse, le centre d’Herstal est en pleine mutation et le Trilogiport sort enfin de terre avec ses promesses en termes d’emplois.

Le projet d’Eco quartier à Coronmeuse évolue favorablement.

Le quartier de Bressoux–Droixhe, sur une vingtaine d’hectares, est remodelé autour des fonctions d’habitats diversifiés, de parc économique et de mobilité.
Le dossier de Bavière va enfin évoluer autour de la grande bibliothèque et nous l’espérons de l’Université.

L’inauguration récente du Théâtre de Liège à l’Emulation nous permet aujourd’hui de rendre la Place de l’Yser à la population, projet plébiscité par le quartier.

En Haute Meuse, le boulevard urbain et le centre administratif de Seraing prennent forme.

Le Val Benoît est en cours de réaffectation à vocation économique.

Aux Guillemins, la place de la Gare et ses jets d’eau sont installés à la satisfaction de tous. L’appel à projet pour bâtir de nouveaux immeubles de bureaux et de logement sur l’actuel parking à ciel ouvert est lancé.

La nouvelle tour des finances s’est posée avec élégance dans le paysage urbain.

Les quais, de Fragnée au Vertbois, sur le modèle de Bordeaux et de Lyon, verront leur réaménagement finalisé en décembre prochain.

La Passerelle cyclo-pédestre va bientôt enjamber la Meuse pour relier « Paradis » à la Boverie.

Enfin, notre Musée d’Art Moderne, sous la direction de l’architecte Ricciotti connait une mutation profonde.

Son évocation me permet, Mesdames et Messieurs, de revenir à mon premier propos relatif au devoir de mémoire.

Nous avons certes connu notre lot de trahisons, de vilénies. Mais tant en 14 qu’en 40, la population liégeoise plus que d’autres, a résisté à la barbarie et à l’intolérance.
Et entre ces guerres, des Liégeoises et des Liégeois éclairés, ont fait le choix de racheter à Hitler des œuvres dites « d’art dégénéré » lors de la vente de Lucerne.

Jules Bosmant, instituteur et critique d’art influent, futur directeur du Musée des Beaux Arts de Liège rassemble la Ville, l’Etat belge et les mécènes pour sauver les œuvres suivantes :
- « La Maison bleue » de Marc Chagall,
- « Les Masques et la Mort » de James Ensor
- « Le Sorcier d’Hiva-Oa » de Paul Gauguin
- « Monte-Carlo » d’Oscar KOKOSCHKA
- « Portrait de Jeune fille » de Marie Laurencin
- « Le Cavalier sur la Plage » de Max Liebermann
- « Les Chevaux bleus » de Franz Marc
- « Le Déjeuner » de Jules Pascin
Et enfin « La Famille Soler » de Pablo Picasso.

Ces œuvres et une vingtaine d’autres seront exposées dès ce 17 octobre dans les anciens bains de la Sauvenière, grâce à MNEMA.
Les collections liégeoises sont à ce point remarquables, qu’elles serviront également de base à la grande exposition de réouverture de notre nouveau Musée d’Art Moderne à la mi 2016.

Il s’agira alors de rassembler les collections de Paul Rosenberg, marchand d’art avant-gardiste et grand-père d’Anne Sinclair.

Celle-ci, séduite par l’engagement séculaire de la Ville a accepté de nous aider à rassembler une centaine d’œuvres remarquables.

Cette exposition sera ensuite présentée à Paris et à New-York.

Nous renouerons ainsi, grâce à la clairvoyance de nos prédécesseurs, avec les grandes manifestations.

Celles-ci doivent servir l’affirmation culturelle et internationale de Liège avec une double exigence d’excellence artistique et d’accessibilité pour le plus grand nombre.
C’est le pari que nous formulons également à travers la nouvelle image de marque de la Métropole liégeoise.

LIEGE, GET TOGETHER est une nouvelle signature qui doit nous rassembler pour conquérir de nouveaux créateurs, visiteurs, investisseurs et les convaincre de FAIRE LE CHOIX de Liège.

Dès 2015, des évènements d’ampleur sont programmés. Nous accueillerons avec chaleur et professionnalisme les 2000 francophones, qui du 20 au  23 juillet, viendront débattre de la créativité, vecteur de développement, dans le cadre du Forum mondial de la langue française.

Des milliers de jeunes - et de moins jeunes – et des centaines de journalistes arpenteront les travées de la Cité ardente.

Ils feront de notre Métropole, l’espace d’une semaine, la capitale de la Francophonie, véritable opportunité économique autant que culturelle, comme l’a rappelé récemment Jacques Attali.

Je profite de l’occasion pour remercier l’investissement personnel, à mes côtés, de Jean-Claude Marcourt, Daniel Bacquelaine, André Gilles, Bernard Rentier, Jean-Christophe Peterkenne, en plus des deux Ministres liégeois sortants, dans cette dynamique d’affirmation de la Métropole liégeoise.
Mesdames et Messieurs,

Cette politique d’affirmation de Liège doit être poursuivie.

Quel que soit le contexte budgétaire – ce ne sera facile pour personne-, nous devons dans la foulée de la candidature à l’Expo 2017, porter ensemble haut et fort le flambeau de Liège.

Cela générera des retombées de tous ordres et stimulera ce sentiment d’appartenance indispensable à l’édification de la Métropole.

Projets ambitieux, respect, ouverture, tolérance et paix, positionnement international mais aussi crise et difficultés sociales.

Pour passer le cap, l’heure est plus que jamais à l’union sacrée des Liégeois !

Nous l’avons prouvé récemment : nous en sommes capables !

Notre devoir, ici rassemblés, est de cultiver ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous sépare. Ce qui nous unit, plutôt que ce qui nous oppose.

Etre Liégeois, c’est être heureux et fier de vivre ici, ensemble, et cultiver des valeurs d’ouverture, de respect et de joie.

Etre Liégeois, c’est se demander tous les jours ce que l’on peut faire pour Liège.
Travailler pour Liège, c’est travailler pour la Wallonie.

Alors oui, pour développer nos potentialités, pour contribuer aux progrès de l’humanité, plus que jamais et tous ensemble, soyons fiers d’être Liégeoises, soyons fiers d’être Liégeois!

Vive Liège,

Vive la Wallonie

Bonne fête à toutes et tous.