Débat budgétaire au Conseil communal
Mot d'introduction aux débats budgétaires, Conseil communal du 16/12/2015.
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Comme j’ai eu l’occasion de le rappeler hier en introduction du conseil commun avec le CPAS, la période instable que notre société démocratique traverse actuellement nécessite une présence forte des services publics.
C’est en tout cas le point de vue des 2 partenaires qui forment le Collège, pour ce qui concerne les services publics communaux de proximité.
Ce sont en effet les services publics qui permettent de garantir la sécurité dans les rues.
Ce sont les services publics qui permettent aux enfants d’apprendre et de devenir des citoyens à part entière.
Ce sont les services publics qui permettent aux jeunes de pratiquer des stages durant les périodes de vacances scolaires.
Ce sont les services publics qui permettent aux pensionnés de participer à des activités et de ne pas tomber dans l’isolement.
Ce sont les services publics qui permettent aux personnes à bas revenus de se loger dignement.
Ce sont les services publics qui permettent d’accéder à la culture.
Les budgets 2016 que le Collège soumet au vote du Conseil viennent solidifier ces services publics essentiels.
Ils apportent une nécessaire stabilité, dont tous les acteurs ont besoin pour bâtir leurs projets.
Je pense ici aux personnes touchées par la crise, qui pourront continuer à compter sur tous les dispositifs de remise de formation et de remise à l’emploi.
Je pense aux familles qui pourront compter sur des places supplémentaires dans les crèches et les écoles.
Je pense aux associations qui continueront à bénéficier des subsides communaux.
Je pense aux commerçants qui ont profitent des campagnes de promotion de la Ville et qui font de Liège une destination touristique prisée.
Je pense aux entreprises qui vont pouvoir répondre aux marchés publics de travaux, et dès lors préserver leurs emplois.
Je pense enfin au personnel communal, qui est conforté et qui verra ses effectifs stabilisés.
La liste n’est certainement pas exhaustive tant le champ d’action de la Ville est large.
Mesdames et Messieurs les conseillers communaux,
Cette stabilité était pourtant loin d’être perceptible durant les travaux que le Collège a réalisé depuis plusieurs mois.
En effet, alors que ces travaux étaient déjà bien avancés, nous avons reçu le 6 novembre les estimations de nos recettes IPP.
Nous avons été confrontés à une variation sans précédent de ces montants qui, je le rappelle, doivent être inscrits dans les budgets sans que nous puissions y déroger.
12 millions de moins en 2015. 6 millions de plus en 2016. Et donc une perte de 6 millions d’euros sur les 2 exercices.
Cette perte est d’autant plus inexplicable que le SPF Finance lui-même nous confirme que nos recettes IPP augmentent en moyenne de 2,5% par an depuis 10 ans !
Au delà de toutes les explications techniques que l’on peut nous donner, il y a un véritable problème politique que je dénonce !
En effet, comment, avec une telle variabilité, demander aux communes de s’inscrire dans des trajectoires budgétaires sur 5 ans, tels que nous le demandent le Gouvernement fédéral et la Commission européenne ?
Dans un tel contexte, la majorité a fait le choix de la prudence, en plaçant ces 6 millions d’euros supplémentaires en réserve.
C’est cette même prudence qui nous a permis de constituer depuis 2008 des réserves, bien utiles aujourd’hui.
Nos réserves sont évidemment un élément fondamental pour stabiliser nos budgets : le Collège les utilise de manière parcimonieuse pour lisser les efforts sur plusieurs exercices budgétaires.
Ce faisant, nous préservons l’emploi et assurons un service public de qualité au bénéfice de tous les acteurs liégeois.
Bien évidemment, le Collège ne se repose pas QUE sur ses réserves. Il prend depuis plusieurs années de nombreuses mesures de gestion qui sont détaillées dans le Plan de gestion et sur lesquelles l’Echevin des finances reviendra dans quelques instants.
Ces mesures de gestion ne paralysent pas l’action communale, bien au contraire.
J’en veux pour preuve l’ambitieux budget d’investissement que nous vous proposons ce soir.
J’ai lu que certains groupes pointaient un « manque d’ambition », d’autres qualifiaient nos projets de « bien ordinaires ».
Ce sont ceux-là même qui qualifiaient de « bling bling » ou de superflus les grands chantiers qui attirent aujourd’hui des touristes de plus en plus nombreux !
OUI, l’ambition est bien présente dans le chef du collège !
L’ambition d’investir dans tous les quartiers, car pour nous un Liégeois = un Liégeois.
Mais aussi l’ambition de continuer à rayonner sur la Wallonie et sur la Belgique, avec un projet de Cité administrative que l’on peut qualifier de « futuriste », qui répondra aux normes écologiques les plus fortes et qui s’inscrit dès lors parfaitement dans les accords mondiaux fraichement signés à Paris.
Sérieux et ambition, tels sont les mots qui caractérisent le travail qui est soumis au vote du Conseil communal.