La soirée a été animée, lundi, pour le premier Conseil communal de la Ville de Liège à être retransmis en direct sur internet. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le fonctionnement du Conseil communal avant la prochaine séance, RTC a réalisé un spot synthétique sur le sujet.
J’ai ouvert cette séance avec un message à l’attention des travailleurs du Carrefour de Belle-île, pour rappeler toute ma solidarité et celle du Conseil communal face à leur situation. Je rencontrerai les responsables du groupe prochainement.
Nous avons ensuite procédé à la prestation de serment d’une nouvelle Conseillère communale PS, Anne FIEVET, qui remplace Véronique DE KEYSER, qui a démissionné de ses fonctions locales pour se concentrer sur ses combats internationaux.
Ensuite, place aux interpellations (dont vous trouverez la retranscription ci-dessous), qui étaient au nombre de 14 et aux 190 dossiers à voter.
Démolition de la dentisterie de Bavière
Pour rappel, j’ai signé le 17 janvier un arrêté ordonnant au propriétaire de démolir le bâtiment dit de la « dentisterie » sur le site de Bavière.
Cette décision est motivée par des motifs de sûreté publique, et s’appuie des rapports des services de police.
Suite à cela, l’artiste liégeois Alain DECLERCK a entamé une grève de la faim en signe de protestation, en demandant à ce que le bâtiment soit préservé. Il a même lancé une pétition en ce sens, qu’il devait venir me déposer ce lundi.
Devait car, s’il est bienvenu, il n’a pas répondu à ma proposition de le rencontrer pour réceptionner les signatures… Je me demande bien à quoi tout cela rime…
Quoi qu’il en soit, j’ai entendu les arguments des conseillers communaux en faveur de la conservation du bâtiment. Beaucoup de choses ont été dites concernant l’intérêt patrimonial de l’édifice mais, en réalité, c’est mal poser le problème que de le présenter ainsi.
Contrairement à ce qui est trop souvent suggéré, il ne s’agit pas ici d’une question de patrimoine mais bien d’un grave problème de sûreté publique. Le site présente en effet de nombreux dangers qui ont été constatés et portés à ma connaissance par plusieurs intervenants, dont en premier lieu la Police.
Dans ce contexte (et compte tenu du fait que, malgré les nombreuses mesures prises, les intrusions se poursuivent sur le site (des individus utilisent des masses, des pinces, des chalumeaux pour forcer les entrées condamnées), je n’ai d’autre choix aujourd’hui que de confirmer la démolition du bâtiment.
La raison en est simple : lorsque je mets en balance les intérêts particuliers invoqués par ceux qui jugent essentielle la sauvegarde de la dentisterie et la notion de sécurité publique, le choix s’impose de lui-même. Oui, la sécurité de tous prime sur les intérêts plus particuliers, fussent-ils sympathiques. Et je considère qu’il ne peut y avoir de délais ou d’atermoiements dans l’exercice des responsabilités qui me sont confiées en tant que Bourgmestre.
Cela étant dit, cela ne signifie en rien que le projet de centre d’art contemporain est abandonné. Au contraire ! Je vous invite à prendre connaissance de la réponse (en bas de page) que Jean-Pierre Hupkens a apportée à cet égard à Jean-Paul Bonjean au sujet du partenariat qui se noue avec la Province et la Fédération Wallonie-Bruxelles en la matière.
Je vous invite également à lire les billets sur Bavière et sur la préservation du patrimoine liégeois.
Le Conseil uni face au projet de loi sur les visites domiciliaires
La presse a abondamment relayé le projet de loi relatif aux visites domiciliaires qui est actuellement discuté au Parlement à l’initiative du gouvernement fédéral. En assouplissant les conditions qui permettent de mener des perquisitions au domicile de citoyen, le Gouvernement MR/NVA porte une atteinte grave aux droits constitutionnels de nos concitoyens. Qui plus est, il tend à criminaliser un comportement solidaire qui ne fait finalement que pallier les lacunes des pouvoirs publics.
Fait extrêmement rare, le Conseil communal s’est prononcé à l’unanimité pour une motion invitant le Parlement fédéral à rejeter le projet de loi qui autorise les visites domiciliaires en vue d’arrêter une personne en séjour illégal.
Les personnes présentes dans la salle ont longuement applaudi cette décision.
En cela, le Conseil rejoint les avis émis par un grand nombre d’acteurs, et non des moindres : le Conseil d’Etat, l’ordre des avocats, l’association syndicale de la magistrature, le CNCD, la Ligue des droits de l’Homme, le Ciré…
J’ai immédiatement transmis cette décision au Premier Ministre, au Ministre de la Justice et à celui de l’Intérieur, au Président de la Chambre et à tous les groupes politiques du Parlement fédéral.
Il n’y a plus qu’à espérer que la décision de notre Conseil soit adoptée dans un maximum de communes afin que les lignes bougent au niveau fédéral !
Une motion du groupe PS pour maintenir Belfius dans le giron public
Belfius a rapporté 215 millions € de dividendes à l’État belge en 2017. Le gouvernement prévoit une recette de 309 millions de dividendes pour 2018. En outre, la banque dédie un tiers de son portefeuille de crédits (qui s’élève à environ 90 milliards d’euros) au secteur public et social, principalement des communes.
Pourtant, à l’heure où la Belgique a plus que jamais besoin d’acteurs bancaires déterminés à investir dans l’économie du pays et l’emploi local, le gouvernement fédéral envisage la privatisation de Belfius.
Le Groupe PS refuse cette décision et a déposé une motion appelant le Gouvernement à revenir sur sa décision et à lancer un débat ouvert sur ce sujet crucial.
Il en va aussi de la survie des agences de proximités qui commencent à cruellement manquer dans nos quartiers !
Le texte intégral de la motion est disponible ici.
Elle a été renvoyée en commission pour examen et devrait être votée au conseil du 26 février.
Une salle de consommation à moindre risque à Liège
Autre dossier d'importance, j'ai consulté hier le Conseil communal afin de lui demander son soutien sur le dossier "salle de consommation à moindre risque". Au risque de nuire au suspens, je tiens à souligner que j'ai obtenu l'adhésion unanime du Conseil vis-à-vis de ce projet. J'espère donc pouvoir avancer rapidement, en dépit des difficultés qui jalonnent le dossier.
Concrètement, l’idée est tout simplement de dédicacer officiellement un endroit à la consommation de stupéfiants dans un cadre réglementaire minimal, tel que cela est fait dans de nombreux pays européens. Un endroit où les personnes touchées par la toxicomanie pourront être envoyées par la police et les travailleurs sociaux et où elles trouveront de meilleures conditions d’hygiène ainsi qu'une aide intégrée : psychologique, médicale et sociale.
C’est un système qui a fait ses preuves à l'étranger, et à Liège. Il permet non seulement une augmentation importante des entrées dans des programmes de désintoxication mais aussi une amélioration des conditions socio-sanitaires et un gain réel en matière de nuisances publiques. Cette salle permet donc de répondre aux urgences spécifiques de la situation liégeoise.
Après avoir déposé deux projets de loi, sans hélas être entendu, j'ai donc proposé au Conseil que cette SCMR liégeoise soit très rapidement implantée dans les locaux médicaux de la Fondation privée TADAM, rue FLORIMONT, c’est-à-dire dans l’annexe du Commissariat de la Wallonie. L'essentiel de l'équipement nécessaire y est déjà présent.
La salle de consommation à moindre risque constituera ainsi un complément indispensable aux autres actions menées par nos services dans l'encadrement de la toxicomanie : ramassage régulier des seringues, encadrement de rue par des éducateurs, actions de sensibilisation et, bien entendu, de répression menées par la Police.
Je remercie en tout cas le Conseil communal pour la confiance qu'il m'accorde dans ce dossier primordial pour nos concitoyens. Il me tarde de pouvoir offrir de réelles solutions à celles et à ceux qui doivent composer chaque jour avec la toxicomanie et ses conséquences. Le dossier reviendra devant le Conseil en février, une fois que nous serons en possession de l'étude commandée par le Gouvernement fédéral et des autres avis encore attendus.
Des moyens supplémentaires pour la stérilisation des chats
L’acquisition d’un animal de compagnie est une décision qui ne s’improvise pas, car elle implique un certain nombre de contraintes tout au long de la vie de l’animal.
Je voudrais ici attirer l’attention la prolifération d’un animal bien connu dans notre Ville : le chat.
Leur stérilisation est le meilleur moyen pour éviter que l’animal domestique ne donne naissance à une portée dont le propriétaire ne pourra s’occuper, et qui finira par des chats errant dans nos rues.
Deux interpellations m’étaient adressées en ce sens, de Nathalie Frisée (PS) puis Christine Defraigne (MR).
J’ai rappelé que plusieurs actions importantes ont été mises en œuvre récemment :
- l’obtention de lecteurs de puce électronique aux fins d’identification des animaux perdus ;
- le contrôle et la fermeture de commerces d’animaux ne respectant pas la règlementation ;
- la transmission aux autorités judiciaires de cas d’animaux maltraités ;
- l’intervention et suivi vétérinaire pour des chiens ayant été intoxiqués lors d’un incendie…
En outre, la ville a une convention avec la Société royale protectrice des animaux (SRPA) qui se concrétise par diverses actions de stérilisation ; la prise en charge les animaux perdus, trouvés ou abandonnés sur la voie publique ainsi que ceux trouvés par la police locale ; une permanence téléphonique fonctionnant 24h/24 en cas d’animal blessé sur la voie publique (ambulance animalière) ainsi qu’un chenil de nuit en dehors des heures d’ouverture du refuge.
En 2016, 142 chats errants ont été stérilisés et 163 chats en 2017.
Nous allons prochainement intervenir financièrement dans la stérilisation des chats domestiques. Plus de détails prochainement sur ce dossier.
Un premier bilan des plans d’action police-propreté
Il y a quelques mois, le Collège avait lancé un vaste plan d’action « police propreté ». Interrogé sur le sujet, j’y ai vu l’occasion de dresser un premier bilan des actions prises dans ce cadre :
- la pose d’une centaine de cendriers publics ;
- la réalisation de 40 opérations de contrôle dans les quartiers durant le dernier trimestre 2017 (et 10 déjà en 2018) durant lesquelles les sacs non conformes, tardifs, et illicites ne sont pas ramassés, et avec sanction le lendemain de la collecte pour leurs propriétaires s'ils n'ont pas rentré lesdits sacs ;
- la création d’une procédure spécifique « encombrants » : contrôles avant/après et obligation de rentrer les dépôts tardifs, anticipés ou non conformes sous peine de verbalisation. Cette procédure a déjà permis d’imposer la reprise, en décembre 2017, de 125 dépôts irréguliers.
La dynamique va se poursuivre puisque le Collège a prévu plusieurs engagements en vue d’accentuer ses actions : 15 contrats « article 60 », dont 8 affectés à la propreté publique et 20 gardiens de la paix supplémentaires, avec les diplômes requis pour pouvoir être désignés agents constatateurs et infliger des sanctions administratives.
Enfin, nous rejoignons l’opération « Coup de propre » lancée par la Région début 2018.
Toutes les forces sont donc orientées vers l’objectif !
Réponses aux interpellations
Réponse commune, avec Jean-Pierre Hupkens, aux interpellations de Sophie LECRON, François SCHREUER et Jean-Paul BONJEAN relatives au site de Bavière.
Ma réponse à l'interpellation de Fabrice DREZE et Elisabeth FRAIPONT relative à la propreté.
Ma réponse aux l'interpellations de Christine DEFRAIGNE et Nathalie FRISEE relative à la stérilisation des chats.
Ma réponse à l'interpellation de Daniel WATHELET relative à l'ASBL SURCITE.
Ma réponse à l'interpellation de Louis MARAITE, Christine DEFRAIGNE et Diana NIKOLIC relative aux relations citoyens-administration.