Un article de Jean-Marie Kreusch, La Meuse
Gerckens, un rêveur contre vents et marées Le skipper liégeois, membre du top 3 mondial, veut participer au Vendée Globe et à la Route du Rhum
C’est l’histoire d’un gamin qui saisit son rêve à pleine .La copie, la reproduction et la diffusion sont soumis aux droits d’auteurs et nécessitent une déclaration préalable, conformément aux dispositions du code de la propriété intellectuelle. (Art L.3352 et L.335.3) voile. Sur une coque dès quatre ans, Jonas le Liégeois va naviguer jusqu’à devenir le numéro un. Il vise les plus grandes courses. Rencontre
Il vous raconte l’histoire parfaitement, le coup de Jonas avalé par la baleine on l’a déjà fait au Liégeois qui est aussi Verseau… signe de l’eau. Le mousse a bien grandi, le voici skipper reconnu de son « 882 mini Volvo ». Premier mondial en 2012, actuellement 3e et également 3e au rancking mondial sur 200 skippers de 15 nationalités différentes, vice-champion de France (ouvert aux étrangers). 3e en 2016 de « Les Sables-Les Açores-Les Sables », il prépare 2017 puis ses rêves : la Route du Rhum (2018) et le Vendée Globe (2020), la course qu’aucun Belge n’a terminé et dont il dit : « C’est notre Everest. »
C’est en Bretagne que Gerckens apprend : « Je m’y entraîne avec les meilleurs de France et du monde. C’est là qu’on conçoit les meilleurs bateaux et donne les meilleures formations pour le haut niveau : météo, sophrologie, physique, communication, stage de survie, électricité, le médical et même se recoudre en cas de blessure ! »
Ancien judoka ceinture noire et ayant côtoyé, lors de ses études, Nicole Flagothier la native de Rocourt qui participa aux JO, Gerckens est fier de la Cité ardente : « J’ai un maillot des Diables dans le bateau mais je suis fan du Standard. » Aventurier attiré par le chant des sirènes ? « La mer est dangereuse et le repos capital. Si tu as des hallucinations, c’est le signe qu’il faut dormir. Pour préparer de grandes courses il faut 2 à 4 ans afin d’éliminer toutes les incertitudes. Cela impose du travail sur terre et une équipe. Seul c’est impossible. » Gerckens insiste : « Prenez la météo, une bonne formation dans le domaine est déterminante. »
Notre skipper dévoile quelques secrets : « Pour passer le temps, je lis des bouquins de fiction comme « Le Seigneur des anneaux ». C’est confort minimum, pas question de rejeter les déchets à la mer, plats préparés au bain-marie. Le poisson ? J’aime… mais sur terre. On se contente d’un seau comme W.C . »
Le temps passe autrement confie Jonas : « Une course peut durer de 24 heures à un mois, mais le Vendée Globe, c’est trois mois ! Niveau distances : en karting 150 miles, la transat 4.000 miles et le Vendée Globe 24.000 miles. On a le temps de contempler la mer et les étoiles, des moments ou la philosophie s’invite à toi, mais on ne peut vivre seul et le retour est attendu, surtout quand on sent l’odeur de la terre . »
Gerckens l’humaniste : « Pour Cap 48 nous avions fait la Fastnet Race d’Angleterre jusqu’au phare Irlandais de Fastnet et retour. Nous accompagnait une personne mal voyante… c’est la seule qui n’a pas eu le mal de mer. Faire découvrir la mer à des personnes handicapées est magique. » Puis : « Sur mer on a besoin de trois qualités essentielles : l’humilité, le dépassement de soi et le respect de la nature . »