Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter la bienvenue dans notre Hôtel de Ville pour cette journée du souvenir que je sais importante pour chacune et chacun d'entre-vous.
Je voudrais ouvrir cette cérémonie du souvenir par les mots d’Elie Wiesel dans La nuit : « L'oubli signifierait danger et insulte. Oublier les morts serait les tuer une deuxième fois. Et si, les tueurs et leurs complices exceptés, nul n’est responsable de leur première mort, nous le sommes de la seconde ».
Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins entre introspection historique et avenir incertain. Début de l’enregistrement : Plus que jamais, nous devons travailler au socle des valeurs qui nous rassemblent.
Longtemps préservée, notre société est aujourd’hui confrontée à de nombreux conflits, qui aux portes de l’Europe, enflamment et jettent sur les routes et les mers des familles, des hommes, des femmes, des enfants, qui subissent de plein fouet la dureté des guerres.
Cela ne nous laisse évidemment pas indifférents et rappelle à nombre d’entre nous les valeurs de solidarité qui animent l’humanité et qui, je le crois, sont particulièrement présentes dans le cœur des Liégeoises et des Liégeois.
Notre ville s’illustre régulièrement dans le travail de mémoire et multiplie les projets mobilisateurs pour les plus jeunes notamment.
C’est également cette mobilisation qui a prévalu, et juste avant la seconde guerre mondiale, à l’action d’un groupe de Liégeois, dirigeants d’entreprises, industriels de l’époque et représentants politiques qui décidèrent de lever des fonds pour racheter 9 toiles « d’art dit dégénéré » au régime nazi.
Ils voulaient en acheter 10, nous n’en avons que 9 et elles sont aujourd’hui dans nos musées. (pas audible)
Si la question fit débat à l’époque, Liège est fière aujourd’hui de présenter dans quelques jours, ces œuvres, au côté de l’importante collection de Paul Rosenberg.
C’est cette particularité de l’histoire liégeoise qui a convaincu la petite fille du collectionneur, Anne Sinclair, d’organiser la présentation de la collection de son grand-père dans notre nouveau Musée Boverie.
Comme on le constate, l’esprit liégeois est donc toujours bien d’actualité, se renouvelle, se modernise mais jamais n’oublie et cela fait notre force et nous montrons ainsi que la culture sous toutes ses formes et vraisemblablement avec l’enseignement le meilleur paravent contre la guerre
Mesdames, Messieurs, les représentants des associations patriotiques, permettez-moi, au nom de toutes les autorités présentes ce jour, de vous remercier de la mobilisation qui est la vôtre pour que jamais l’oubli ne fasse partie de notre réalité.
Je voudrais englober dans ce remerciement, nos libérateurs américains – Madame l’Ambassadrice était avec nous tout à l’heure ainsi qua toutes les forces alliées qui ont collaboré
Mesdames et Messieurs, l’autre volet de nos festivités – mais tout cela est lié - consiste à la mise à l’honneur de la Police liégeoise. La Police liégeoise a joué un rôle important dans la résistance, elle a joué aussi un rôle important dans la libération et aujourd’hui, elle remercie ses retraités au terme d’une carrière bien remplie et elle accueille de nouveaux collègues.
La fonction de police est plus complexe que jamais. Cette mission nécessite et a nécessité ces deux dernières années toujours plus d’engagement.
Les Fastes me permettent de venir à vous pour aborder cette situation dans ses différentes dimensions.
Les attentats perpétrés sur notre sol et à l’étranger ont entrainé un relèvement du niveau d’alerte.
Le défi pour notre démocratie est d’assurer la sécurité de la population tout en poursuivant notre vie quotidienne, privée et collective.
Notre Police -et je voudrais ici associer les autres corps de Police, et remercier plus particulièrement l’armée qui a collaboré d’une manière exemplaire aux missions de la Police. La collaboration des deux corps étant d’ailleurs citée - et c’est une fierté - en exemple dans la Belgique entière – notre Police doit donc, ai-je dit, déployer professionnalisme, sang-froid, disponibilité. La population quant à elle doit faire preuve de compréhension et doit adhérer aux contraintes nouvelles.
Au-delà de la nécessaire vigilance, il s’agit d’une grande opportunité de valoriser la fonction première de la Police qui est de protéger la population. J’ai pu personnellement et à de nombreuses reprises constater que les Liégeoises et les Liégeois l’ont bien compris, et plus particulièrement les jeunes qui ont parfois tendance à railler la Police, à se méfier de la Police, à ne pas écouter la Police. Je pense qu’il y a eu, à cause des évènements, un rapprochement entre une grande partie de notre jeunesse et les policières et les policiers qui sont là pour les protéger.
Donc ces nouvelles considérations, ce n’est que justice au regard de l’investissement, Mesdames et Messieurs les Policiers, de l’immense majorité d’entre vous.
Nous assurons, vous assurez, la sécurité qui reste un moyen de vivre en paix et non j’insiste là-dessus, une fin en soi. La sécurité n’est pas une politique qui doit dominer toutes les autres ; la sécurité c’est une des conditions d’existence. On ne doit pas en parler beaucoup, on doit beaucoup y travailler
Je voudrais donc ici, au nom de la Ville de Liège, remercier nos fonctionnaires de Police ainsi que le personnel du cadre administratif et logistique qui vient en soutien.
Au moment où le Gouvernement fédéral cherche à redéfinir les tâches policières, je resterai vigilant.
Vigilant pour vos conditions de travail et vigilant pour Liège.
Il faut un nombre suffisant d’entrées dans la carrière, d’entrées dans les écoles de Police. Nous avons dû, Monsieur Beaupère en tête, faire de grands efforts et faire le pied de grue -m’a-t-il dit- devant les écoles de Police pour pouvoir, aujourd’hui, accueillir de nouvelles recrues qui je l’espère vont faire une brillante carrière. Donc il faut maintenir les effectifs de Police
Il faut aussi, Messieurs les Directeurs, et il faut pour cela que le Gouvernement y mette la main, que la Police fédérale assure ses missions sans rejeter et je sais que ce n’est pas votre vœux, mais sans rejeter les tâches notamment judiciaires et de formations vers les zones déjà surchargées.
Avec le Comité de direction, avec les organisations représentatives du Personnel, je m’efforcerai de veiller à votre équipement, à vos conditions de travail, aux nécessaires temps de repos familial.
Cet engagement passera vraisemblablement par une redéfinition des missions de la Police liégeoise face à l’évolution sociétale et par un renforcement de la Police de proximité.
Face à la menace, nous avons maintenu le niveau d’activités culturelles et économiques. A l’avenir, Mesdames et Messieurs les Conseillers - je salue l’arrivée de Monsieur de Lamotte - nous reverrons le nombre de ces manifestations en fonction du niveau de protection nécessaire.
Monsieur Beaupère et moi-même nous sommes rendus récemment à Montréal pour observer comment les Canadiens travaillent d’une manière générale dans la fonction de Police et aussi dans le cadre de prévention du radicalisme. Mais nous avons pu constater que leurs travails de quartier était encore amplifié
Parallèlement à la réflexion sur les manifestations, et ainsi que le réalise la Police canadienne, je souhaite - et je serai relayé par le Conseil communal - je souhaite un renforcement de la responsabilité territoriale, une territorialisation accrue de l’action.
En français, ça veut dire une responsabilisation des commissariats dans la résolution de tous les problèmes qui se posent sur un quartier. Quand le problème devient trop difficile, ils peuvent alors faire appel à des services spécialisés qui ont les capacités pour résoudre ce type de difficultés. Vous aurez compris que cela passera par un renforcement des moyens des commissariats. Et nous pourrons, comme nous l’avons fait dans le plan Carré, essayer de reprendre la main là où nous sommes en difficulté.
En effet, je considère qu’après la période troublée que nous avons traversée et tout en s’y adaptant, la qualité de la vie de nos habitants doit revenir au premier plan de nos préoccupations.
Je terminerai en disant ceci : (Monsieur le premier Président, bienvenue) seul, on va parfois plus vite mais ensemble, on va toujours plus loin. Je voudrais donc terminer en remerciant évidemment le Collège, le Conseil, en remerciant nos partenaires de la Police fédérale, en remerciant la Protection civile, en remerciant l’Intercommunale d’Incendie, en remerciant les zones de Police voisines, l’armée ainsi que la magistrature liégeoise et fédérale pour la collaboration que nous pouvons rencontrer avec eux dans le cadre de la résolution des problèmes sur le territoire de la Ville de Liège et dans le cadre du vivre ensemble, à la fois dans la diversité mais aussi dans le respect des normes qui est une volonté que nous avons, mais aussi une marque de fabrique
Je vous remercie pour votre attention et j’appelle à cette tribune Monsieur Beaupère qui, entre les Fastes de l’année dernière et les Fastes de cette année, a été reconduit dans ses fonctions et exerce maintenant son nouveau mandat.